Au cours des prochaines semaines, les 12 500 travailleuses des centres de la petite enfance (CPE), affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), se prononceront sur l’intensification des moyens de pression, incluant une banque de 5 jours de grève, à être utilisés au moment jugé opportun.
La tournée des votes de grève se déroulera du 2 octobre au 15 novembre, à l’échelle du Québec. « Nous n’en serions pas rendus là si le gouvernement proposait de réelles solutions plutôt que de mettre en péril le réseau des CPE, déplore la représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon. Devant cette déconnexion totale de la CAQ et l’urgence de la situation, nous n’avons d’autre choix que d’intensifier les moyens de pression. »
Pendant que le réseau des CPE se vide de son personnel, ce gouvernement propose d’importants reculs en guise de solutions aux problèmes de rétention des travailleuses et d’attractivité des emplois.
« Pour nous, la solution à la crise passe par une amélioration substantielle des conditions de travail, notamment par de meilleurs salaires et par une charge de travail moins lourde. Nous proposons aussi d’améliorer la qualité des services aux enfants, entre autres par des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants, ainsi que par un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers », poursuit Mme Vachon.
« Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec essaie de régler la pénurie de main-d’œuvre en exigeant toujours plus des travailleuses en place, sans mesure de soutien supplémentaire ni reconnaissance de leurs compétences. Pourtant, chacun sait qu’une pression forte ajoutée aux nombreuses coupures depuis 2005 sur ces mêmes travailleuses ne rime pas assurément avec attraction à la profession; c’est tout le contraire », dénonce la vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp.
Constats préoccupants
En octobre 2021, la CAQ dévoilait son Grand chantier pour les familles. Ce projet prévoit la création de 37 000 nouvelles places au 31 mars 2025 et nécessite l’embauche de près de 18 000 travailleuses. Malheureusement, l’augmentation du nombre d’éducatrices se fait en grande partie par le recrutement de personnel non qualifié qui doit se débrouiller sans avoir tous les outils en poche.
Cette pratique se traduit par des problèmes de qualité des services, comme le soulignait la vérificatrice générale dans son rapport publié en mai. Ajoutons à cela que plus de 34 000 enfants figuraient toujours sur la liste d’attente en date du 31 juillet dernier.
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit 12 500 travailleuses et travailleurs.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.