Après plus d’un an d’attente, les 12 400 travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) affiliées à la CSN déposeront leurs demandes au ministère de la Famille le 8 mai prochain, donnant ainsi le coup d’envoi à leur négociation nationale.
Cette nouvelle ronde de négociation s’avère cruciale pour la survie du réseau des CPE. Ce dernier peine à conserver les travailleuses en place et à en recruter de nouvelles.
« Il était urgent de commencer les pourparlers afin de régler ces problématiques qui plombent le secteur, indique la représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon. Nos revendications constituent des solutions pour freiner l’exode du personnel qui frappe durement les CPE. Ces demandes ont été établies par nos membres, lors de consultations », précise-t-elle.
D’ici 2026, le gouvernement a promis de recruter 18 000 nouvelles éducatrices. Or, près de 3 000 travailleuses ont quitté le réseau en 2021-2022 seulement. Le portrait n’est guère plus reluisant du côté de la création de places. Selon le tableau de bord du gouvernement, plus de 29 500 enfants n’avaient toujours pas accès au réseau en février dernier.
« Le ministère et la ministre doivent être prêts à négocier sérieusement et rapidement. Nous proposons des solutions pour améliorer les conditions de travail en CPE et aider ces établissements, véritables fleurons des services de garde éducatifs à l’enfance, à passer à travers cette crise hors du commun », souligne la vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN, Lucie Longchamp.
« Un coup de barre important est nécessaire. Les travailleuses en CPE sont essoufflées. Le ministère de la Famille doit agir promptement pour améliorer les conditions de travail et les services éducatifs à l’enfance », ajoute la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Fortement mobilisées
Les travailleuses en CPE de partout au Québec étaient prêtes à négocier depuis longtemps. Elles se sont d’ailleurs dotées d’un mandat de moyens de pression, excluant la grève. Depuis le début d’avril, un premier outil de visibilité a été déployé afin de dénoncer une première année passée sans convention collective et signifier leur impatience à négocier.
À propos
La FSSS–CSN constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des CPE au Québec. Elle représente quelque 12 400 travailleuses et travailleurs provenant de plus de 420 CPE.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.