Les quelque 400 ex-travailleurs de l’usine d’Olymel, qui avait cessé illégalement ses activités en avril 2007, puis mis en lock-out une vingtaine d’employés en octobre suivant, ont adopté à plus de 92 % l’entente de principe intervenue à la mi-avril dernier avec Olymel. Cette entente, qui totalise près de 9,5 millions de dollars, met ainsi un terme à une saga juridique de près de 10 ans opposant l’entreprise à ses salariés syndiqués et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), en réglant la nouvelle convention collective et tous les litiges entre les parties.
Pour Michel Daigle, président du Syndicat des travailleurs d’Olympia (CSN) et vice-président du Conseil central de la Montérégie pour la région de Saint-Hyacinthe, « c’est une victoire historique pour tous les travailleurs d’Olymel de Saint-Simon sans exception qui, grâce à la CSN, ont lutté avec acharnement afin de se faire respecter tout au long de ce coûteux conflit de travail aux plans financier et humain. C’est aussi une victoire pour une vingtaine de camarades décédés depuis 2007 et leurs ayant droit. Jamais nous ne les oublierons ! »
« On ne peut que souligner le dénouement positif de ce dur conflit de travail, certainement l’un des plus longs dans l’histoire des relations de travail au Canada, affirme David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN). Nous espérons que ce règlement sur la convention collective et l’ensemble des litiges puisse lancer le message à tous les employeurs qu’on ne peut bafouer les droits des travailleurs sans devoir rendre des comptes un jour ou l’autre. »
« Nous sommes très fiers d’avoir contribué à ce règlement qui va enfin permettre aux travailleurs de passer à quelque chose de plus positif qu’un conflit de travail de cette ampleur, ajoute le président de la CSN, Jacques Létourneau. Au-delà du contenu de l’entente, on doit mentionner que cette victoire n’aurait jamais eu lieu sans la solidarité démontrée par les travailleurs d’Olympia eux-mêmes, sans l’appui moral et financier de plusieurs syndicats affiliés à la CSN, et sans le soutien concret de la Fédération du commerce et du Conseil central de la Montérégie. Je lève mon chapeau aux travailleurs d’Olymel de Saint-Simon pour leur courage et leur victoire. »
Contenu de l’entente
L’entente porte d’abord sur la négociation d’une nouvelle convention collective, valide jusqu’en juin 2024, pour une vingtaine d’employés qui seront rappelés au travail à la fin de l’automne prochain en prévision de la transformation de l’ancienne usine de découpe de porc en centre de distribution. Elle comporte plusieurs avancées, dont la mise sur pied d’un régime de retraite simplifié, des hausses de salaire totalisant 12,75 %, un maximum de six semaines de vacances annuelles ainsi que la protection de l’unité d’accréditation en cas de reprise de la production alimentaire prévoyant l’ajout de postes ou d’heures travaillées.
Le deuxième volet de l’entente porte sur le remboursement des sommes perdues en raison de la fermeture prématurée de l’usine en avril 2007 alors qu’une lettre d’entente à la convention collective empêchait la fin des activités avant octobre de la même année. La portion de l’entente comporte le versement de 8,2 millions de dollars à être partagés parmi l’ensemble des employés concernés pour compenser six mois de salaire, en plus des intérêts rétroactivement à 2007.
Le dernier volet concerne le règlement du litige lié à la création illégale d’un quart de soir en 2003-2004, à l’encontre des dispositions de la convention collective qui prévoyait l’obligation d’Olymel de consulter le syndicat. La valeur de ce règlement représente une somme de 1,2 million de dollars qui sera également l’objet d’un partage entre les ex-travailleurs visés par le litige.
À propos du syndicat et de la CSN
Le Syndicat des travailleurs d’Olympia est affilié à la Fédération du commerce, qui compte 32 500 membres réunis dans 360 syndicats provenant de tous les secteurs d’activité, ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie (CCM-CSN), qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 travailleuses et travailleurs issus des secteurs public et privé.