Plus d’une centaine de syndiqués des deux sections du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Renaud -CSN étaient réunis, en assemblée générale, dans la soirée du 15 mai dernier.
Une offre salariale honteuse et provocante
Le jour même de la tenue de cette importante assemblée générale, les parties se rencontraient au ministère du Travail pour poursuivre les négociations. À cette occasion, l’employeur s’était engagé à déposer ses offres monétaires à la partie syndicale. Une offre que la partie syndicale qualifie de honteuse et provocante dans les circonstances.
« C’est une offre qui reflète le grand mépris de Renaud à notre égard. Depuis le début de la négociation, nous avons été très clairs avec lui. C’est fini l’exploitation. Son offre nous maintient à un niveau de rémunération sous le salaire minimum. Il n’a rien compris. On n’est plus dans les années quarante. Ce n’est pas par charité chrétienne qu’on travaille chez Renaud. C’est pour gagner nos vies, dans le respect, avec des salaires équitables et des conditions de travail décentes», souligne le président du syndicat, Michel Laurin.
C’est la façon archaïque et illégale de Renaud de payer ses employés qui est en cause. Un système qui lui permet de sous-payer ses employés et d’exiger d’eux du temps de travail bénévole. C’est toute la structure de rémunération qui est en cause et Renaud refuse toujours de l’adresser.
Le Groupe Renaud ne paie pas ses employés pour une bonne partie des heures que ces derniers exécutent. Les inspections mécaniques avant départ, exigées par la loi, en sont un exemple parmi toute une panoplie d’aberrations, d’iniquités et d’injustices dans la structure de rémunération.
Renaud choisit la voie de l’affrontement
En 2012, au moment où le syndicat a changé d’allégeance syndicale et que ce dernier a choisi d’être représenté par la CSN, un grief collectif a été déposé en vertu de la Loi sur les normes du travail pour assurer, d’une part, la rémunération de toutes les heures travaillées et, d’autre part, pour ramener le taux horaire des salaires au salaire minimum. Les parties ont convenu d’un commun accord de mettre le dossier en veilleuse, espérant ainsi donner une chance à la négociation.
Le conseiller syndical CSN au dossier, Martin Bourgeois, est d’avis que Renaud s’est servi, manifestement, de l’indulgence de la partie syndicale pour retarder volontairement le processus d’arbitrage. Il déclare : « Son offre monétaire nous confirme qu’il n’a jamais eu l’intention de régler la base de rémunération de toutes les heures travaillées. Avec une telle offre, on constate que la voie de la négociation n’est peut-être plus la seule façon appropriée pour l’employeur de, minimalement, se conformer à la loi et respecter ses employés. En plus du déclenchement de la grève et de la poursuite des négociations, on analyse présentement, avec le syndicat, la possibilité de demander à un arbitre de statuer sur la cause. Des centaines de milliers de dollars sont en jeu dans ce dossier et la Commission des normes du travail nous a déjà donné raison sur l’interprétation du litige. »
Frustrée, voire même insultée par la teneur de l’offre de l’employeur, l’assemblée générale a rejeté celle-ci dans une proportion de 93 %. En conséquence, le syndicat a obtenu, de cette même assemblée, un mandat pour déclencher la grève générale illimitée au moment jugé opportun. 85 % des membres ont voté en faveur de la grève.
« Nous sommes désolés pour les inconvénients que causera un conflit de travail à notre clientèle, mais nous croyons que notre lutte contre l’exploitation et l’octroi de conditions de travail décentes est tout à fait légitime et que les parents comprendront que nous avons épuisé toutes les autres alternatives pour faire entendre raison à Renaud », souligne le président du syndicat.
L’assemblée générale a réitéré son intention d’en arriver à une entente avant la fin de l’année scolaire en cours. Le syndicat compte bien maintenir le cap sur cet objectif avec tous les moyens maintenant à sa disposition.
Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Renaud – CSN oeuvrent auprès des clientèles des commissions scolaires de la Seigneurie-des-Milles-îles et de celle de Sir-Wilfrid-Laurier. Le syndicat représente plus d’une centaine de conductrices et conducteurs de berlines en transport scolaire du Groupe Renaud. Celui-ci est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP) et au Conseil central des Laurentides CSN.