Les syndiqué-es de l’usine Kruger de Crabtree adoptent à 84 % les termes de leur nouveau contrat de travail

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree–CSN (STTPPC–CSN) ont entériné à 84 % les termes de l’entente de principe intervenue le 2 juillet. Ainsi, la grève générale illimitée déclenchée le 31 mai dernier prend fin et les salarié-es retourneront au travail au cours des prochains jours.

Plus de dix mois de négociation et quelque 160 jours consacrés à la négociation auront été nécessaires pour mettre à jour et reconduire la convention collective échue depuis le 30 avril 2023. Les parties étaient toujours dans l’impasse jusqu’à tout récemment. C’est l’arrivée des représentants de la corporation de Toronto qui a permis de faire avancer considérablement la négociation vers un règlement.

« Ce fut un long et épuisant marathon. À un certain moment au cours du processus, on a compris que la direction nous poussait vers un conflit de travail. Elle sous-estimait depuis le début notre capacité collective à se battre pour se faire respecter. Aujourd’hui, après cinq semaines de conflit, des liens se sont créés, des amitiés sont nées et d’autres se sont solidifiées. Une force et une unité collective se sont développées comme jamais auparavant dans notre usine. Des conflits de travail laissent toujours des séquelles et provoquent de la souffrance. Mais nous sortons de cette aventure la tête haute avec l’héritage d’un syndicat CSN combatif qui a tous les outils pour assurer le respect des membres et de la convention collective au quotidien », souligne Éric Sourdif, président du syndicat.

Rappelons que la mise à jour des aspects normatifs de la convention collective était au cœur des enjeux fondamentaux de cette négociation. « On a toujours dit que d’intégrer des textes à la convention qui reflètent la pratique n’est pas un gain en soi. Dans les faits, chaque fois que nous avons intégré des pratiques, cela représentait un frein à la gestion arbitraire de l’employeur. En ce sens, on a atteint nos objectifs et réalisé des gains magistraux dans cette négo », précise monsieur Sourdif.

Les gains monétaires sont quant à eux nombreux. En outre, la sous-traitance sera mieux encadrée, le régime d’assurance collective sera amélioré, des primes seront majorées, les salaires de nombreux titres d’emploi seront ajustés entre 0,50 $ et 2 $ l’heure. En plus des ajustements, la nouvelle convention collective qui s’étend sur cinq ans prévoit des augmentations de salaire rétroactives au 1er mai 2023. À ce titre, le nouveau contrat de travail prévoit une majoration des salaires de 26,5 % à 30 % d’ici l’échéance prévue le 30 avril 2027.

Un autre gain important est celui de la pérennité du régime de retraite à prestations déterminées. La compagnie injectera plusieurs millions de dollars dans le régime au cours de la prochaine convention collective.

Finalement, le syndicat et ses membres atteignent la totalité des objectifs fondamentaux qu’ils s’étaient fixés pour cette ronde de négociation.

« À titre de présidente du Conseil Central de Lanaudière et militante du STTPPC–CSN, puisqu’il s’agit de mon syndicat d’origine, je suis honorée de faire partie de ce groupe et je suis fière de sa détermination. Ce conflit nous aura tous permis de grandir, tout comme moi, en tant que militante CSN. J’en ressors encore plus déterminée à poursuivre l’éternelle lutte syndicale. Il y a une vérité absolue qui ressort de celle que vient de mener le STTPPC–CSN : les intérêts de la classe ouvrière et ceux du capital seront éternellement irréconciliables », conclut Patricia Rivest, présidente du Conseil Central de Lanaudière.

La reprise des activités de l’usine aura lieu ce vendredi 5 juillet. Les rappels au travail se feront dans les 96 heures qui suivront. Les parties prévoient une reprise complète des opérations à compter du 8 juillet.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree–CSN représente plus de 450 membres. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN (FIM–CSN) qui compte plus de 320 syndicats affiliés, représentant environ 25 000 membres œuvrant dans le domaine industriel québécois. Il est également affilié au Conseil central de Lanaudière–CSN qui représente plus de 14 000 membres répartis en près de 81 syndicats sur son territoire.

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