À la suite de la vaste mobilisation populaire lors de la dernière séance du conseil d’administration du CSSS des Îles, le 18 juin dernier, la direction accepte de discuter avec les trois syndicats de l’établissement. Une rencontre est prévue le 25 juin prochain. Mais comme aucune garantie n’a été formulée concernant un réaménagement du plan de redressement qui minimiserait les impacts directs sur les services à la population, les employé-es du CSSS entendent continuer la mobilisation. Ils invitent la population à signer massivement la pétition qu’ils lancent aujourd’hui afin d’obtenir un moratoire sur le plan de redressement budgétaire.
Pour la présidente du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CSSS des Îles, Nicole Richard, la mobilisation doit continuer afin de s’assurer d’un réaménagement budgétaire qui n’aura pas d’impacts négatifs sur les services à la population et sur les relations de travail. Le plan de redressement prévu par le conseil d’administration prévoit des coupes dans 11 secteurs, notamment en psychiatrie et en oncologie. « Tant que nous n’aurons pas l’assurance que les services à la population ne seront pas réduits, nous allons continuer la mobilisation. Les compressions auront des impacts directs sur les personnes éprouvant des problèmes de santé mentale. Des patients qui doivent être en isolement seraient soignés sur les mêmes lits que le reste de la clientèle. Quant aux soins d’oncologie, nous craignons que les compressions obligent un patient à devoir quitter son domicile et sa famille afin de suivre ses traitements à Montréal ou à Québec », affirme-t-elle.
Pour les représentants des syndicats, la députée Jeannine Richard doit aussi intervenir dans le dossier afin de s’assurer que le plan de redressement n’affecte pas les services directs à la population. « Nous demandons à notre députée de cesser de rester muette sur ce dossier et d’expliquer la situation particulière des Îles à son gouvernement. Nous devons nous assurer que notre CSSS pourra continuer de donner les soins et les services auxquels la population des Îles est en droit de s’attendre », affirme Gaétan Leblanc, président du Syndicat des techniciens et professionnels. De passage aux Îles, le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley, estime que la situation est due en partie aux politiques d’austérité budgétaire imposées par le gouvernement. « Contrairement à ce que prétend le ministre Hébert, les plans de redressements budgétaires des CSSS auront inévitablement des impacts directs sur la population. Le fait qu’il n’y ait qu’un seul hôpital dans la région rend la situation encore plus grave. Mais le fait demeure : les résidents des Îles de la Madeleine ont droit aux mêmes services de santé que l’ensemble de la population québécoise, sans devoir s’exiler à un moment où ils ont le plus besoin du soutien de leurs proches. »
Depuis l’adoption de ce plan de redressement budgétaire, les syndicats et la population ont multiplié les actions. À deux reprises, ils ont interpellé le conseil d’administration afin d’être assurés que les compressions budgétaires n’affecteront pas les services offerts à la population. En vain. Le 18 juin dernier, plus de 300 personnes ont assisté à la séance publique du conseil d’administration.
Les 521 travailleurs et travailleuses du CSSS des Îles sont représentés par trois syndicats, le Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires, le Syndicat des employés et le Syndicat des techniciens et professionnels. Ils sont affiliés à la FSSS–CSN, qui rassemble plus de 125 000 membres dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2 000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.