Coupures au CSSS Champlain-Charles-Lemoyne

Les syndicats dénoncent les lourdes pertes de services pour la population de la Montérégie

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec– FIQ et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénoncent avec vigueur les compressions de 10,5 millions imposées par la direction du CSSS Champlain Charles-Lemoyne. Ces mesures se traduiront par la suppression de nombreux postes et par une réduction des services directs à la population montérégienne.

Pour l’APTS, ce sont encore les personnes les plus vulnérables qui vont écoper : «Couper 18 postes en réadaptation physique, en gérontologie, en santé mentale, en pédopsychiatrie et en nutrition, entre autres, c’est fragiliser davantage les personnes âgées, les enfants et les personnes avec des troubles de santé mentale, affirme la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Résultat : plus de ré-hospitalisation et des listes d’attente allongées. Continuer de prétendre que les coupures n’ont pas d’effet sur les services est un mensonge pur et simple !»

Par exemple, l’intention de la direction de couper un poste de travailleuse sociale aura des conséquences bien concrètes : vingt familles dans le besoin se retrouveront du jour au lendemain sans service. «Seront-elles placées sur une liste d’attente qui est déjà longue d’un an ou les cas seront-ils confiés à d’autres travailleuses sociales déjà en surcharge de travail? se questionne Janel Etchie, présidente de l’exécutif APTS-Charles Lemoyne. Ça fait beaucoup d’incertitudes pour des familles déjà éprouvées. Par ailleurs, des services professionnels psychologiques directs auprès de jeunes avec des problèmes de santé mentale sévères et persistants ne seront plus offerts. Le personnel et la population n’ont pas à faire les frais de ces compressions !»

Du côté des professionnelles en soins, ce sont 20 postes d’infirmières et d’infirmières auxiliaires qui sont abolis. « Concrètement, cela se traduit par une réduction considérable des heures de soins et de services infirmiers pour la population desservie par le CSSS Champlain-Charles-Lemoyne. Comment le ministère de la Santé et des Services sociaux et la direction de l’établissement peuvent-ils continuer d’affirmer haut et fort que les compressions n’ont pas d’impact sur les citoyennes et les citoyens ?» a décrié Daniel Gilbert, vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec ─ FIQ.

«Les postes coupés appartiennent à des unités qui étaient déjà visées par des comités de soins pour tenter de trouver des solutions à la surcharge de travail et à la détresse que vivent les professionnelles. Le fait que la direction abolisse ces postes démontre l’absence de volonté, de sa part, de trouver une solution aux problèmes majeurs présents dans notre établissement. Devons-nous tirer la conclusion que notre employeur coupe ces postes pour bâillonner ses employé-e-s qui souhaitent améliorer leurs conditions de travail ?» a questionné Sophie Trudeau, vice-présidente locale, section CSSS Champlain-Charles-Lemoyne de l’Alliance interprofessionnelle de Montréal (FIQ). «Les infirmières et les infirmières auxiliaires font tout ce qu’elles peuvent pour donner des soins sécuritaires et de qualité à leurs patient-e-s, mais il y a des limites à ce qu’elles peuvent humainement faire pour pallier le manque de moyens», a-t-elle soutenu.

La CSN dénonce le discours du gouvernement qui prétend encore qu’aucun service ne sera affecté par le rouleau compresseur de l’austérité. «Le ministre Barrette tente de rassurer les citoyens, mais les effets destructeurs des compressions sont de plus en plus clairs partout au Québec», affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Jean Lacharité met également en garde contre les effets pervers de la vaste réorganisation du secteur de la santé prévue dans la « révolution » Barrette. «Cette réforme va créer des structures mammouths qui vont désorganiser le réseau pendant des années», ajoute Jean Lacharité.

«Cette nouvelle vague d’abolition de postes crée un climat de crainte qui démoralise le personnel», explique de son côté Jean Mercier, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS Champlain-Charles-Lemoyne-CSN. Ce dernier craint par ailleurs la réorganisation qui va suivre l’arrivée de l’énorme Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie qui sera une des plus grosses structures du genre au Québec regroupant tous les établissements de santé et de services sociaux de la région.

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