Hier midi, devant l’hôtel Plaza à Montréal, le ministre Gaétan Barrette s’adressait à la Chambre de commerce de Montréal pour parler d’amélioration et d’innovation dans le système de santé québécois. Pendant ce temps, des sages-femmes, qui provenaient des quatre coins du Québec, manifestaient pour crier leur exaspération face à l’impasse à la table de négociation. « On est à boutte! », pouvait-on lire sur les pancartes et entendre de la bouche des manifestantes et des manifestants. Les médias étaient au rendez-vous pour recueillir les témoignages des quelque 200 personnes réunies en soutien aux sages-femmes.
Rien n’a avancé depuis le début de cette négociation, en 2015. Les sages-femmes pensaient mener une négo éclaire et avaient déposé neuf demandes ciblées, pour les aider dans plusieurs aspects de leur travail. Leurs demandes concernent notamment l’amélioration du forfait de garde, les frais de déplacement et des primes diverses, par exemple celles qui visent à favoriser les services aux populations du Grand Nord. Or, certaines n’ont qu’été effleurées à la table de négociation, alors que d’autres n’ont pas du tout été abordées. Une telle lenteur dans la négociation est exaspérante. Comme si ce n’était pas assez, le gouvernement ne veut pas mettre une « cenne » dans la négociation des sages-femmes, alors qu’il nage dans les surplus.
Les sages-femmes sont des professionnelles de première ligne dans le réseau de santé au Québec. Elles offrent une approche globale et sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Leur accompagnement tout au long de la grossesse, de l’accouchement et du postnatal améliore la santé mère-enfant, notamment par la diminution des interventions évitables. De plus, fait non négligeable, elles permettent à l’État québécois de réaliser des économies substantielles. Pourquoi doivent-elles se battre avec Gaétan Barrette pour avoir une juste reconnaissance de leur travail?