Flanquée des représentantes et représentants du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), la présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec, Josyane Giroux, a dénoncé vendredi dernier le chantage exercé à la table de négociation par les mandataires de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
Au cours d’une manifestation de supporteurs devant les bureaux montréalais de la ministre, Josyane Giroux a témoigné de « l’indignation » des sages-femmes à l’égard de cette stratégie patronale. Le gouvernement parlera d’argent, mais seulement à ses conditions.
Diviser pour régner
Lors d’une récente séance de négociation, un représentant patronal a ainsi indiqué que le gouvernement n’acceptera pas de discuter des conditions pécuniaires, tant et aussi longtemps que les sages-femmes ne renonceront pas à synchroniser leur négociation avec celle du secteur public et parapublic. Au lieu d’une entente de trois ans, le gouvernement veut ainsi imposer un contrat de cinq ans.
« Jamais un gouvernement n’oserait proposer une telle chose à un groupe de travailleurs majoritairement masculins, a-t-elle déclaré. Mais il le fait avec les sages-femmes. »
« Mais on ne va pas plier cette fois-ci, a-t-elle assuré. On ne va pas lâcher. Le nombre de sages-femmes diminue d’année en année. Le gouvernement doit nous offrir le nécessaire pour que l’on reste dans la profession et que l’on ait l’équité. On ne lâchera pas et l’on va être là durant les élections. »
Une forme de discrimination
Responsable du secteur de la santé et des services sociaux à la Fédération des professionnèles (FM–CSN), Sébastien Collard, estime que « le gouvernement a décidé de ne pas accorder de hausses de salaire aux sages-femmes ». Pourquoi ? « Parce que ce sont des femmes. Or, le traitement différencié, c’est de la discrimination. Et ce n’est pas acceptable. »
« Les sages-femmes ont le droit de ne pas plier l’échine, ajoute-t-il. En mars dernier, l’Assemblée nationale a demandé à l’unanimité au gouvernement de négocier. Sonia Lebel et son gouvernement ne l’ont pas fait. La FP–CSN va continuer d’être derrière les sages-femmes. On ne lâchera pas tant qu’il n’y aura pas une entente. »
Tout le monde sauf la CAQ
« Tout le monde à la CSN reconnaît l’importance des sages-femmes », a assuré de son côté Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) qui regroupe 109 000 membres et 374 syndicats.
« Le gouvernement actuel manque de reconnaissance à l’égard des femmes, a-t-elle souligné. Ce n’est pourtant pas dans nos gènes de rester pauvres. Le gouvernement a une bien drôle vision du travail des femmes. »
« On va faire savoir au gouvernement ce que les sages-femmes méritent, a-t-elle promis. Elles méritent une pleine reconnaissance. Elles peuvent compter sur toutes les composantes de la CSN et du Conseil central du Montréal métropolitain bien sûr, pour briser le mur du sexisme qui s’érige devant la reconnaissance pleine et entière de leurs droits. »
Trois autres jours de négociations intensives entre les sages-femmes et le gouvernement sont prévus d’ici la Fête nationale.