Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec profite de la Journée internationale des sages-femmes (RSFQ) pour interpeler le gouvernement, à la veille d’une nouvelle ronde de négociation, sur l’importance de reconnaître concrètement la profession, et ce, particulièrement en ce qui a trait à la rémunération de la garde.
« Cette garde assure la continuité des soins tout au long du suivi par la même professionnelle, comme le revendiquent les femmes et les familles du Québec. Elle est la pierre angulaire du modèle. Les études démontrent que cette continuité diminue, entre autres, les hospitalisations pendant la période prénatale, la prématurité et les bébés de petits poids, ainsi que les interventions obstétricales. À ce jour, elle n’est toujours pas reconnue pour ses bienfaits. Il n’est pas normal que les sages-femmes ne soient pas adéquatement compensées pour une garde aussi exigeante », souligne Claudia Faille, la présidente du RSFQ.
Pour un meilleur soutien au développement de la profession Quelques pas ont été faits pour rattraper les retards vis-à-vis des objectifs de la Politique de Périnatalité du Québec 2008-2018, convient la présidente du RSFQ, mais bien du travail reste à faire. Au moment où le Cadre de référence pour le déploiement des services de sages-femmes au Québec doit être publié de façon imminente, elle demande au gouvernement Couillard de travailler plus activement pour attirer et retenir dans la pratique ces professionnelles. Elle l’invite également à se montrer plus cohérent avec ses propres positions. « Il envoie des messages contradictoires aux sages-femmes, déplore-t-elle, puisqu’il dit vouloir s’engager à améliorer l’accès aux services de sages-femmes tout en leur retirant leur siège au conseil d’administration des CISSS, les écartant ainsi d’un lieu de décisions important dans l’organisation des soins de santé au Québec. »
« Les services de sages-femmes et les maisons de naissance font partie du paysage en périnatalité depuis maintenant plus de 20 ans, ajoute-t-elle pour finir. Les sages-femmes démontrent quotidiennement leur dévouement et leur savoir-faire auprès des femmes et des familles du Québec, dont la mobilisation a permis d’améliorer l’accès à ce modèle de soins en périnatalité.
Le gouvernement a la responsabilité de donner à la profession, qu’il a légalisée, tous les moyens nécessaires pour mieux répondre à la demande des femmes et des familles, laquelle dépasse largement l’offre actuelle. Il se doit aussi, dans le contexte de négociation qui approche, d’accorder aux sages-femmes des conditions de travail à la hauteur de leurs responsabilités, afin qu’elles exercent leur profession pour répondre à la demande croissante », conclut-elle.