Sous le thème de la valorisation de la profession, les membres du comité de négociation et de mobilisation de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente 85 % du personnel enseignant des cégeps, ont déposé aujourd’hui leur cahier de demandes sectorielles au Comité patronal de négociation des collèges (CPNC).
Pour Yves de Repentigny, vice-président de la Fédération, cette négociation sera l’occasion de remédier au problème de la précarité enseignante et d’améliorer les conditions de travail ainsi que la rémunération des enseignantes et des enseignants de la formation continue.
« À chaque début de session, plusieurs profs ne savent pas s’ils enseigneront. Ils doivent préparer des plans de cours entier à la dernière minute, parfois la veille de leur premier cours. À la formation continue, les enseignantes et les enseignants gagnent souvent la moitié du salaire de quelqu’un qui œuvre au régulier. Il n’est pas normal qu’une personne qui fait le même travail que sa ou son collègue n’ait pas le droit à la même rémunération. Nous voulons discuter de ces problèmes dans leur globalité avec la partie patronale et surtout trouver rapidement des solutions. », affirme-t-il.
Contrer le sous-financement du réseau collégial
Le réseau des cégeps a été frappé par des compressions et un sous-financement depuis plusieurs années sans avoir profité d’un réel réinvestissement. La FNEEQ-CSN estime que le manque de ressources crée des problèmes dans les salles de cours et menace à terme la pérennité du réseau collégial.
« Alors que notre tâche s’alourdit année après année, le nombre d’étudiantes et d’étudiants en situation de handicap et avec des besoins particuliers augmente de manière considérable. On nous demande constamment de faire plus avec moins. Il n’existe pas des milliers de solutions : ça prend un réinvestissement dans le réseau collégial pour donner aux profs les ressources nécessaires afin de répondre aux besoins de cette population étudiante. Ce réinvestissement doit se faire sentir directement dans la classe », ajoute M. de Repentigny.
Une préoccupation pour l’environnement
La FNEEQ-CSN revendique aussi une diminution de l’empreinte carbone du réseau collégial. « Comme organisation syndicale, nous avons mobilisé nos membres pour la lutte contre les réchauffements climatiques. Nous l’avons fait dans la rue le 27 septembre dernier, mais nous croyons que ça passe aussi par des clauses dans nos conventions collectives touchant notamment l’incitation à l’utilisation de transports durables », conclut-il.
Les demandes sectorielles de la FNEEQ-CSN visent aussi à régler des problèmes concernant la tâche d’enseignement et son aménagement, l’organisation du travail, l’autonomie professionnelle, la rémunération de même que la consolidation et la transformation du réseau collégial.
En terminant, la FNEEQ-CSN s’est dite déçue du refus de la partie patronale de déposer ses demandes en même temps que les siennes, comme elle l’avait proposé au mois de juin dernier, ce qui aurait permis de commencer plus rapidement la négociation.