Chaque jour, au Québec, de petites et moyennes entreprises se font refuser des services nécessaires à leur croissance, alors que des personnes en emploi ou à la recherche d’un travail voient leur demande pour une formation qualifiante rejetée, malgré un besoin démontré et un niveau de précarité élevé dans plusieurs cas.
À trois semaines du dépôt du budget fédéral, les acteurs du marché du travail québécois joignent leur voix aujourd’hui afin de signaler une situation critique en matière de développement de la main-d’œuvre au Québec.
Un manque à gagner financier
La fin possible des bonifications des ententes de transferts sur le marché du travail (ETMT) en provenance du gouvernement canadien représente un manque à gagner de quelque 140 millions de dollars (M$) pour le Québec en 2024-2025, soit 100,7 M$ pour l’Entente sur le développement du marché du travail (EDMT) et 44,4 M$ pour l’Entente sur le développement de la main-d’œuvre (EDMO). À cela s’ajoutent d’autres coupures de financement, tant du fédéral que du provincial, qui totalisent près de 145 M$ additionnels.
Des impacts réels sur le terrain
Déjà, les entreprises, les travailleuses et travailleurs ainsi que les personnes en recherche d’emploi sont touchées par des contractions importantes dans le financement des services aux entreprises, des mesures de formation et des services publics d’emploi destinés aux individus. À titre d’exemple, le financement des services aux entreprises et des mesures de formation a chuté de près de 50 % entre 2022-2023 et 2023-2024, ce qui occasionne des bris de services dans certaines régions ou encore de longues listes d’attente.
Se préparer pour l’avenir
Le marché du travail a été fortement chamboulé par la pandémie de COVID-19, de même que par de nombreuses transitions démographiques, environnementales et technologiques. En ce sens, il demeure encore très volatil et inégal. De nombreux experts et économistes prévoient également un ralentissement économique pour les prochaines années, ce qui pourrait entraîner plusieurs pertes d’emploi et une hausse du taux de chômage.
Dans ce contexte, il nous apparaît donc primordial de bonifier rapidement les ententes de transferts sur le marché du travail avec Ottawa, afin de maintenir l’offre, la qualité et d’assurer la prévisibilité à long terme des services destinés aux personnes à la recherche d’un emploi, aux travailleuses et travailleurs ainsi qu’aux entreprises québécoises.
Signataires
Nathalie Arguin, secrétaire générale – Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Christian Blanchette, recteur – Université du Québec à Trois-Rivières – Représentant du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI)
Denis Bolduc, secrétaire général – Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Karl Blackburn, président et chef de la direction – Conseil du patronat du Québec (CPQ)
Paul Doyon, premier vice-président général – Union des producteurs agricoles (UPA)
Caroline Dupré, présidente-directrice générale – Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ)
Éric Gingras, président – Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Pierre Graff, président-directeur général – Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)
Richard Gravel, vice-président – Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre (COCDMO)
Charles Milliard, président-directeur général – Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)
Véronique Proulx, présidente-directrice générale – Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ)
Martine Roy, vice-présidente – Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ)
Valérie Roy, directrice générale – AXTRA, Alliance des centres-conseils en emploi
Bernard Tremblay, président-directeur général – Fédération des cégeps
Luc Vachon, président – Centrale des syndicats démocratiques (CSD)