Chronique d'une mort annoncée

Les paramédics de Charlevoix exigent des horaires à l’heure maintenant

Pour le Syndicat des paramédics de Charlevoix, il y a urgence d’agir pour mettre en place des horaires de travail à l’heure pour tous les paramédics de la région et en particulier pour le secteur de Baie-Saint-Paul, sous forte pression. Des paramédics de la région ont tenus une conférence de presse ce matin pour lancer un ultimatum afin qu’une date soit enfin confirmée pour l’abolition des horaires de faction des paramédics.

Rappelons que lorsqu’ils travaillent sur un horaire de faction, les paramédics sont sur appel 24 h sur 24 durant sept jours consécutifs, ce qui entraîne des délais supplémentaires aux interventions. Deux ambulances sur trois fonctionnent sur des horaires de faction dans le secteur de Baie-Saint-Paul et une sur quatre à La Malbaie. Les soirs, il n’y a qu’une seule équipe de paramédics sur un horaire à l’heure dans tout Charlevoix, plus précisément dans le secteur de La Malbaie.

« Par notre intervention, ce qu’on veut c’est protéger quelqu’un quelque part dans notre région qui vivra une situation critique et dangereuse et qui le paiera de se vie si aucune transformation d’horaires n’a lieu, explique le président du syndicat René Lavoie. Cette personne dont on ne pourra sauver la vie, elle est aussi la prunelle des yeux d’autres personnes. C’est l’essence même de notre profession de sauver des vies. C’est vraiment décourageant de constater que les personnes en autorité ne font pas ce qui doit être fait en ce domaine ».

En l’absence de changement, il y aura davantage de bris de service et encore plus de retards pour répondre aux appels moins prioritaires.

« Nous ne voulons plus entendre de la part d’Émilie Foster que le gouvernement y travaille, qu’elle fait des rapports, qu’elle veut que ça change, enchaîne la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Barbara Poirier. Ça fait trois ans que ça dure… Nous considérons que ce dossier a été travaillé de façon exemplaire en concertation avec tous les intervenants, notamment les syndicats, les patrons, le CIUSSS et les municipalités… Les besoins sont réels et bien documentés. S’il manque quelque chose pour faire, enfin, débloquer ce dossier, Émilie Foster doit nous le dire sans tarder pour que nous puissions agir avant qu’il ne soit trop tard. Disons que ça lui ferait un bel héritage à léguer aux citoyennes et citoyens de la région ».

Charlevoix a changé

Au cours des 20 dernières années, la région de Charlevoix a radicalement changé, ce qui fait que les horaires de faction des paramédics ne sont clairement plus adaptés. Notons l’ouverture récente du Club Med, l’arrivée du Festif et du Rodéo de Charlevoix, l’ouverture des centres de ski et l’explosion des activités de plein air dans la région, ce qui amène beaucoup plus de personnes dans la région qu’il y a 20 ans. Le volume d’appels a augmenté de 30 % de 2017 à aujourd’hui. En outre, la réorganisation des services au sein du CIUSSS et des deux hôpitaux de la région a eu pour effet d’ajouter de la pression sur les paramédics qui doivent, par exemple, faire plus de transport vers la ville de Québec.

Toute cette pression supplémentaire qui s’ajoute sur le système, fini sur les épaules des paramédics eux-mêmes. Celles et ceux qui travaillent sur des horaires à l’heure et qui choisissent de rester dans la profession doivent effectuer de plus en plus d’heures supplémentaires, un phénomène nouveau pour la région.

« Ce n’est pas un caprice de réclamer la conversion de tous les horaires de faction en horaires à l’heure. C’est une nécessité pour toute la région de Charlevoix. Les Charlevoisiens et Charlevoisiennes ne sont pas des citoyens de seconde zone. De Petite-Rivière-Saint-François, à Baie-Sainte-Catherine, en passant par l’arrière-pays ou L’Île-aux-Coudres, nous sommes tous en droit d’attendre le même niveau de services et de la même qualité que ceux offerts dans les grands centres urbains. Nous appelons à la solidarité de toute la population de Charlevoix pour faire entendre nos voix auprès d’Émilie Foster : la conversion des horaires, c’est maintenant, pas dans trois ans », conclut René Lavoie.

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