Grands oubliés des « primes COVID » du réseau de la santé et des services sociaux, les ouvriers spécialisés ont participé à des rassemblements simultanés devant les cinq centres hospitaliers du CHU de Québec, ce midi. Ces travailleuses et travailleurs réclament la prime de 1 000 $ auquel la grande majorité des autres catégories d’emploi ont droit.
« Les ouvriers spécialisés sont les grands oubliés des « primes COVID » et pour nous c’est un non-sens », dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN), Caroline Verret. Selon la syndicaliste, il est faux de croire que les ouvriers spécialisés ne travaillent pas en « zone chaude » ce qui justifie qu’ils et elles n’ont pas droit aux primes de 1 000 $ auxquels a droit la très grande majorité des autres membres du syndicat. « Concrètement, les ouvriers spécialisés sont appelés à travailler partout dans les hôpitaux, y compris en « zone chaude », ils vont là où on a besoin d’eux », explique Caroline Verret, « c’est injuste de leur refuser les primes. »
« La gestion des primes au gouvernement est loin d’être cohérente et transparente », dénonce pour sa part Marjorie Guay, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN). La fédération, qui représente la majorité des ouvriers spécialisés du réseau de la santé et des services sociaux partout dans la province, affirme avoir fait de nombreuses représentations sans succès jusqu’à maintenant. « Puisque le ministère fait la sourde oreille, on est obligé de porter la cause sur la place publique et de se manifester », explique-t-elle.
« Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre », rappelle pour sa part Pierre Émond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « refuser les primes aux ouvriers spécialisés, c’est fragiliser le réseau de la santé et des services sociaux. » En effet, le risque est grand de voir plusieurs de ces travailleurs et travailleuses spécialisés quitter le réseau pour obtenir de meilleures conditions de travail ailleurs. « On ne peut pas se permettre de jouer avec le feu en ne reconnaissant pas les risques réels que prennent un groupe de travailleuses et de travailleurs pour faire des économies de bout de chandelle », conclut le vice-président du conseil central, « ça frise le mépris, et le mépris ce n’est jamais bon pour la rétention du personnel. En ce moment, c’est notre expertise qui part en fumée. »