Accompagnés par des centaines de travailleuses et de travailleurs, les dirigeantes et les dirigeants de l’APTS, de la CSD, de la CSN, de la CSQ, de la FAE, de la FIQ, de la FTQ, du SFPQ et du SPGQ ont manifesté ce midi à Montréal pour exiger que le ministre du Travail, Jean Boulet, retire le projet de loi 89.
« Non seulement ce projet de loi vient brimer les travailleuses et les travailleurs dans leur droit de négocier et d’améliorer leurs conditions de travail, mais il vient en prime déstabiliser le fragile, mais important équilibre qui existait depuis l’adoption, en 1977, des dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail », ont expliqué les porte-paroles Caroline Senneville (CSN), Denis Bolduc (FTQ), Éric Gingras (CSQ), Luc Vachon (CSD), Mélanie Hubert (FAE), Guillaume Bouvrette (SPGQ), Laurier Ouellet (FIQ), Émilie Charbonneau (APTS) et Christian Daigle (SFPQ).
Pour les organisations syndicales, ce projet de loi, arrivé de nulle part, est totalement injustifié. « Faut-il rappeler que plus de 95 % des négociations se règlent sans grève ni lock-out ? Les patrons n’auront pour ainsi dire plus d’intérêt à négocier de bonne foi avec les syndicats s’ils savent qu’en bout de piste, un arbitrage sera imposé », déplorent les porte-paroles.
Dans le contexte politico-économique houleux et imprévisible qui sévit, les élans anti-travailleurs du ministre vont dans le sens contraire de la cohésion et de la solidarité sociale pourtant réclamées par le premier ministre Legault lui-même. M. Boulet, qui se présente comme partisan du dialogue entre les parties, prend plutôt la voie de la confrontation et de la judiciarisation des conflits. « Pourquoi ? Pour faire plaisir au patronat ? La question mérite d’être posée, car si le PL 89 sert un groupe en particulier, c’est bien celui des patrons. Et étrangement, avouons-le, ce projet survient au moment où le contexte de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation milite en faveur d’une amélioration notoire des conditions des travailleuses et des travailleurs », soulèvent les porte-paroles.
Les neuf organisations syndicales prévoient se mettre en action afin de signifier leur profond mécontentement face aux intentions du gouvernement. Elles entendent aussi profiter de leur participation à la commission parlementaire portant sur le projet de loi pour porter leur message.