La CSN est satisfaite du contenu qui ressort de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, rendue publique aujourd’hui. « Mais on jugera l’arbre à ses fruits », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.
« Après deux ans de discussions entre le gouvernement et les groupes de défense des droits des femmes, nous sommes soulagés de retrouver dans la stratégie des notions comme analyse différenciée selon les sexes, égalité de fait, intersectionalité ou discrimination systémique, souligne-t-elle. Nous ne pouvons qu’applaudir l’écoute active à l’égard des groupes concernés et l’usage de concepts qui témoignent d’une reconnaissance de tout le travail qu’il reste à faire pour atteindre l’égalité envers les femmes. »
La CSN salue également le fait que les mesures soient chiffrées. « Pour concrétiser sa stratégie, le gouvernement prévoit injecter 80 millions d’ici 2021. Or, de ce montant, seulement 32 millions constituent de l’argent neuf. Alors comment comptent-ils procéder à l’implantation des mesures ? Il faudra s’assurer que l’argent profite aux groupes sur le terrain qui sont en soutien direct aux femmes, dans toutes les régions du Québec. »
Véronique De Sève rappelle par ailleurs que l’approche projet par projet préconisée par le gouvernement libéral dans l’application de ses différents programmes n’aide pas à garantir leur pérennité à long terme. « Le bien-être des femmes ne peut fluctuer en fonction des aléas de l’économie : toutes les mesures doivent être considérées globalement pour assurer aux femmes des résultats durables. »
Dans cette optique, la CSN assure de sa participation active au Forum des partenaires, lequel servira notamment d’espace de travail pour creuser certaines problématiques. Cela dit, la centrale se garde bien de crier victoire. Elle ne perd pas de vue qu’il y a à peine trois ans, ce même gouvernement faisait subir aux femmes du Québec les pires reculs avec ses politiques d’austérité. « À peine arrivés au pouvoir en 2014, les libéraux ont procédé à des coupes de plusieurs millions de dollars sur le dos des femmes. À présent, des élections se profilent à l’horizon. Souhaitons que l’opération dévoilée aujourd’hui ne s’avère pas juste une façon de redorer leur blason en matière de condition féminine. Les femmes du Québec ne sont pas dupes : elles savent que sans moyens concrets pour atteindre les objectifs visés, aucune véritable égalité de fait n’est possible », conclut Véronique De Sève.