Devant l’intention de Bell Média de supprimer entre 25 et 35 postes du département de la technique du Réseau des sports (RDS), le Syndicat des employé-es du Réseau des sports, section technique (SERDS–CSN) a réuni ses membres hier en assemblée générale afin de discuter avec eux des options sur la table.
« Près des deux tiers de nos membres étaient présents. Ils sont en colère et surtout, ils ont l’impression d’être forcés de jouer dans un film dont le scénario était écrit il y a longtemps, sans qu’ils n’aient pu participer à la scénarisation », déplore Maryse Lauzier, présidente du syndicat.
Les membres ont voté à 65 % en faveur de discussion avec l’employeur afin de tenter de limiter le plus possible les dégâts. « Notre convention collective a seulement un an et demi. Et nous avions obtenu la création de 25 nouveaux postes. Aujourd’hui, on nous dit qu’on doit abolir au minimum 25 postes ! Nos membres nous ont donné le mandat d’aller nous asseoir avec l’employeur afin de trouver d’autres solutions pour tenter de réduire les abolitions de postes, mais ils ne sont pas dupes. Bell Média savait ce qui s’en venait depuis longtemps et il est maintenant clair que l’entreprise n’avait pas l’intention de respecter la convention collective », poursuit-elle.
La présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, a un message pour la direction de Bell Média : « Cessez d’agir dans l’ombre et soyez transparents. Vous dites à vos employé-es, depuis des années, qu’une restructuration majeure est en chantier. Or, vous refusez de donner plus de détails sur cette restructuration et de répondre aux questions à ce propos, ce qui justifie leur manque de confiance. Cela génère du stress et de la confusion, ce qui nuit au climat de travail et à la santé mentale des salarié-es. »
Pour Annick Charette, présidente de la Fédération nationale des communications et de la Culture (FNCC–CSN), il est plus que temps que les gouvernements s’activent pour stopper l’hémorragie dans le monde des médias. « Ça n’arrête pas, les annonces de compression de personnel. Aujourd’hui, c’est RDS. Demain, ce sera qui ? On sait qu’une des causes de cette situation est la perte de revenus publicitaires des grands médias puisque ce sont les plateformes numériques étrangères qui accaparent maintenant ces revenus. Les ministères et les organismes publics dépensent des sommes astronomiques en campagnes publicitaires. Comment se fait-il qu’ils leur achètent encore de l’espace publicitaire ? Nos fonds publics devraient servir à soutenir nos salles de rédaction ! Des politiques gouvernementales d’achat publicitaire local et responsable permettraient d’éviter la suppression de postes chez RDS », remarque Madame Charette.