À l’issue de la première semaine d’une vaste tournée de consultation provinciale, le secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que les paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien sont bien déterminés à obtenir un règlement satisfaisant de leur convention collective dans les meilleurs délais.
Au cours de la dernière semaine, les paramédics de Montréal, Laval, Québec, Saint-Jean-sur-Richelieu, Cowansville, Bedford, Waterloo, Oka, Saint-Sylvestre, Saint-Paulin et du Parc des Laurentides ont en effet voté la grève générale illimitée dans des proportions de 98 % à 100 %. Cette grève sera déclenchée au moment opportun, en fonction de l’évolution des négociations. De nombreux autres votes se tiendront au cours des trois prochaines semaines.
« La réponse de nos membres ne pourrait être plus claire. Voter la grève est une décision lourde de sens, rappelle le responsable du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Notre stratégie respectera la Loi sur les services essentiel, par conséquent, nous maintiendrons, voire améliorerons les services à la population. Toutefois, cette grève va déranger énormément tant au niveau administratif que politique. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, ne veut peut-être pas nous voir à une table de négociation, mais c’est clair qu’il va nous voir dans sa soupe ! »
Les conventions collectives du secteur préhospitalier sont échues depuis le 31 mars 2015. En négociation, les syndicats CSN, représentant quelque 3600 travailleuses et travailleurs, portent plusieurs revendications communes notamment en ce qui a trait aux salaires, à la retraite progressive, à la santé et à la sécurité du travail ainsi qu’à la surcharge de travail, l’organisation du travail et les horaires de travail (abolition des horaires de faction 7/14). Les associations patronales ont été incapables jusqu’à maintenant de proposer des pistes de solution sur ces questions alors que le ministère de la Santé et des Services sociaux, de son côté, refuse de prendre part aux travaux, contrairement aux précédentes négociations.
Pour seules réponses, les négociateurs de la FSSS–CSN ont reçu une offre de gel salarial pour 2015, assorti d’un montant forfaitaire équivalent à 0,30 $ l’heure travaillée et d’une augmentation de 1,5 % pour 2016. La partie patronale souhaiterait convenir d’un contrat de travail de cinq ans sans convenir immédiatement des augmentations salariales pour les trois dernières années, ce qui est inacceptable pour les syndicats. En ce qui a trait à tous les autres enjeux, la partie patronale exige une négociation à coût zéro. Plusieurs rencontres de négociations sont au calendrier des prochaines semaines avec les regroupements d’employeurs, notamment la Corporation des services d’ambulancies du Québec (CSAQ) ainsi que la Fédération des coopératives de paramédics du Québec (FCPQ).
Horaires de travail
« C’est comme nous dire : si vous voulez améliorer les services, par exemple raccourcir le temps de réponse des paramédics en abolissant les horaires de faction, vous devrez le financer à même vos conditions de travail. Ça n’a pas de bon sens, dénonce le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse. Les horaires de faction devaient être une solution temporaire pour pallier le manque d’effectifs. Ça fait 30 ans que ça dure… En 2016, on ne doit plus accepter que les citoyennes et les citoyens des régions n’aient pas le même niveau de services que ceux des grandes villes. On parle de délais qui peuvent sauver des vies, ici. Nous, on a décidé que les horaires de faction, ça se terminait maintenant, dans cette négociation. Il va falloir que les employeurs et le ministère se le tiennent pour dit. On ne lâchera pas le morceau ».
Plusieurs rencontres de négociations sont au calendrier des prochaines semaines avec les regroupements d’employeurs, notamment la Corporation des services d’ambulances du Québec (CSAQ) ainsi que la Fédération des coopératives de paramédics du Québec (FCPQ).
Surcharge de travail
Par ailleurs, dans les centres urbains, comme à Montréal et à Laval, c’est le problème de la surcharge de travail qui est particulièrement criant et qui doit être réglé maintenant. Or, à la corporation Urgences-Santé il n’y a même pas de date prévue pour la poursuite des négociations sur le renouvellement de la convention collective !