Après plus d’une semaine passée à la rue, résultat d’un lock-out sauvage décrété après sept heures de grève, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Oldcastle Solutions Enclosure–CSN étaient à Brossard ce lundi pour se prononcer sur une entente de principe intervenue entre les parties. C’est donc dans une proportion de 70 % que les lock-outés présents à l’assemblée ont entériné l’entente, mettant ainsi fin au conflit perdurant depuis le 20 juin dernier.
Pour Serge Lachance, président du Syndicat, « il était impératif d’obtenir une forme de rattrapage, puisque nous étions les parents pauvres de la famille Oldcastle ainsi que des industries environnantes. Le travail est dur chez nous, ça nous prenait de la reconnaissance. Grâce à la mobilisation de tous, nous y sommes arrivés ! »
Dans le cadre de cette entente, les travailleurs ayant voté à 100 % en faveur de la grève générale illimitée suivant l’avis de Lock-out ont réalisé plusieurs gains et surtout, ont atteint leurs objectifs. Ne serait-ce que sur le plan salarial, le syndicat a obtenu des augmentations allant de 16,7 % à 18,7 % sur quatre ans, en plus de bonifier sensiblement les régimes d’assurance collective et de retraite.
Pour Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, « dans un contexte où les prix des produits de consommation explosent, les employeurs doivent comprendre qu’il ne peuvent continuer à offrir des augmentations appartenant à une autre époque tout en préservant leur marge de profit. Ça aura pris un peu plus de temps que souhaité à Oldcastle pour comprendre la nouvelle réalité, mais nous y sommes parvenus et c’est le résultat qui importe ».
Bravant la chaleur, le vent ou les pluies diluviennes dans la même semaine, les travailleurs fièrement syndiqués à la CSN n’ont jamais fléchi. Pour Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, ce conflit s’avère un bel exemple de mobilisation fructueuse : « J’étais présente à leur assemblée et sur la ligne de piquetage et j’ai été impressionnée par la détermination de ce groupe dont plusieurs détiennent énormément d’ancienneté. De l’adversité, il y en a eu, mais elle n’est jamais venue à bout de leur unité et de leur solidarité. Espérons que ce succès inspirera les employeurs de la région à faire des offres raisonnables à leurs salarié-es plutôt que de les mettre en lock-out pour finalement se raviser et leur donner ce qu’ils demandaient. »