Les travailleuses et travailleurs du CSSS Champlain-Charles-Le Moyne ont dénoncé une fois de plus ce midi l’impact des mesures d’austérité en santé et services sociaux. Cette manifestation s’inscrit dans une série d’actions menées par les syndicats de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) pour démontrer que le gouvernement Couillard affaiblit actuellement le réseau public, sans nous donner de moyens de lutter contre la hausse des inégalités sociales.
Le démantèlement de nos services publics est en cours
Les compressions budgétaires frappent de plein fouet les services à la population dans le réseau de santé et de services sociaux. Pour l’année à venir, c’est plus de 500 millions de dollars de compressions qui seront imposées aux établissements. Au CSSS Champlain-Charles-Le Moyne, les compressions ont déjà des effets directs sur les services, notamment sur les soins d’assistance aux personnes en perte d’autonomie, sur les interventions liées aux maladies infectieuses et sur le déplacement des usagers.
« En plus de participer à plusieurs manifestations, nous avons aussi voulu nous adresser directement à la population. C’est pourquoi nous avons fait paraître des articles sur les impacts de l’austérité. Face à l’arrogance du gouvernement Couillard, il faut faire entendre un contre-discours. Contrairement à ce que les citoyennes et citoyens pourraient croire, ils sont les premiers perdants face à l’austérité. Que ferons-nous si nos services publics sont privatisés et que nous n’avons pas tous les moyens de payer? Est-ce qu’il faut attendre que l’accès aux soins de santé et de services soit réduit davantage avant d’agir? Devrons-nous bientôt changer la carte soleil pour la carte de crédit? », demande Jean Mercier, président du syndicat CSN du CSSS Champlain-Charles-Le Moyne.
« Derrière les chiffres des compressions budgétaires, ce sont les services que nous recevons comme population qui sont touchés! Ce sont les citoyennes et citoyens qui sont les premières victimes de ces mesures d’austérité. Nous devons attendre plus longtemps pour obtenir les services, quand ce n’est pas des services qui sont supprimés. Et plutôt que de s’occuper de cela, l’ensemble des intervenant-es du réseau est actuellement occupé à appliquer la réforme de structure la plus complexe qu’on a jamais vue. Que les politiciens arrêtent de faire des réformes de structure et qu’on s’occupe des besoins de la population! », lance Steve St-Onge, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
De plus en plus nombreux à refuser l’austérité
Depuis septembre dernier, nombre d’actions ont eu lieu pour dénoncer les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Couillard. Les syndicats de la FSSS-CSN et de la Fédération des professionnèles (CSN) ont dénoncé le projet de loi 10 et les compressions budgétaires, en plus de se mobiliser en vue de la négociation du secteur public.
« La mobilisation en Montérégie a été importante et elle va se poursuivre. Le 1er mai dernier, nous avons été présents partout dans la région pour dénoncer l’austérité. Encore aujourd’hui, nous dénonçons l’impact de ces mesures pour la population. Nous serons au rendez-vous dans les mois à venir, afin de faire comprendre à ce gouvernement que nous refusons l’austérité », explique Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN.
« On le voit de plus en plus, les réels objectifs du gouvernement Couillard sont d’affaiblir les services publics pour mieux pouvoir les privatiser par la suite. Ce n’est donc pas étonnant de constater que l’austérité attaque la classe moyenne et les plus démunis de notre société et qu’elle laisse indemnes les mieux nantis. Il y a près de 50 ans, on s’est doté de services publics pour répondre à nos besoins. C’est le meilleur moyen pour limiter les inégalités sociales et pour grandir comme société. On doit se donner les moyens de conserver ses acquis! », de conclure Jacques Létourneau, président de la CSN.
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.