C’est ce que croit fermement Cécile Simba Vembo, auxiliaire en santé et services sociaux (ASSS) depuis 15 ans au CLSC Saint-Laurent à Montréal.
« Je suis la seule personne significative dans la vie de gens qui n’ont pas de famille. Ceux-ci me connaissent et me font confiance. Ils se sentent accompagnés. Les services qu’offrent les ASSS leur permettent de rester dans leur milieu de vie. Dans un environnement connu, leur santé se maintient, mais si on les déplace dans un nouveau milieu, souvent, leur condition se dégrade, beaucoup dépérissent et meurent plus tôt.
Nous sommes bien plus que des « donneuses de bain ». On peut, par exemple, déceler des signes de changement dans l’état de santé de la personne. Mais surtout, au-delà des services qu’on donne, on offre du soutien à des gens qui ont du vécu, qui ont contribué à la société et qui maintenant ont besoin d’aide. Le métier d’ASSS, c’est quelque part leur montrer la reconnaissance qu’on a pour eux. C’est un devoir envers nos aîné-es, envers la société. C’est un métier noble. On change la vie des gens.
On donne aussi du temps et du soutien aux proches aidants qui sont souvent isolés et en détresse. Des membres de la famille nous remercient, parfois je sors de là avec les larmes aux yeux. On est en contact avec le cœur des gens. C’est un métier profondément humain. Malheureusement, de plus en plus, on veut nous ôter ça en calculant le temps alloué pour chaque service. Mais les gens ne sont pas des numéros !
J’apprends chaque jour que nous devons profiter du temps que l’on a ensemble, car on ne sait pas ce qu’il peut arriver demain. Quand on est jeune et en santé, on oublie que la maladie peut frapper tout le monde. Il ne faut rien tenir pour acquis, et surtout, il faut apprécier l’énergie que nous avons et l’utiliser pour aider les autres.
Mon souhait le plus ardent, c’est que ce métier soit mieux connu et reconnu. »