Le secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) poursuit sa tournée des régions du Québec pour annoncer le lancement de la négociation coordonnée et sensibiliser la population de l’Estrie sur les conditions de travail souvent misérables dans ces centres. Dans la région, c’est 225 membres et six centres qui ont joint les rangs de cette négociation coordonnée. Les employeurs de l’Estrie devront s’asseoir et prêter une oreille attentive aux nombreux travailleurs et travailleuses de ces centres qui vivent sous le seuil de la pauvreté.
« Ce qui motive les membres du syndicat des CHP de l’Estrie à travailler auprès des personnes âgées, ce n’est sûrement pas leurs conditions de travail trop souvent déplorables, mais bien l’amour qu’ils portent aux résidents et résidentes. Le professionnalisme de nos syndiqués-es permet aux résidents de retrouver un côté humain à l’intérieur de ces établissements. C’est nous qui les accompagnons dans leur quotidien et voyons à assurer leurs besoins essentiels 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Pour ces raisons, nous demandons que nos employeurs nous démontrent du respect en nous donnant des conditions de travail qui reflètent notre professionnalisme », déclare Luc Poirier, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie – CSN.
« La négociation coordonnée permet d’aller chercher un bien meilleur rapport de force vis-à-vis des employeurs comparativement à plusieurs négociations isolées. La faible rémunération, le manque de formation, l’absence de lieu pour discuter avec l’employeur de problèmes comme la surcharge de travail ou l’alourdissement des cas accentuent le roulement de personnel, principalement constitué de femmes, et nuisent à la qualité des services aux aîné-es dans les centres », renchérit la vice-présidente régionale de la FSSS-CSN, Mélissa Gaouette.
« Le nombre de résidences privées pour aîné-es est en très forte croissance depuis plusieurs années, rappelle de son côté le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie, Denis Beaudin. Les gouvernements qui se sont succédé coupent des lits dans les CHSLD et se rabattent sur le secteur privé pour dispenser les soins aux aîné-es. Avec les compressions sans précédent du gouvernement libéral dans le système de santé, le secteur privé sera encore plus sollicité au cours des prochaines années. »
« Rappelons-nous que la rémunération moyenne gagnée par ces travailleurs avoisine le salaire minimum, conclut la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. Les conditions de travail des personnes dévouées qui prennent soin des aîné-es, en grande majorité des femmes, doivent impérativement se rapprocher de celles du secteur public. Il n’y a aucune raison pour que ce ne soit pas le cas, puisqu’elles exécutent le même travail. »
La négociation coordonnée sur le plan national Quarante-trois accréditations syndicales ont uni leurs forces face aux employeurs du secteur afin d’améliorer le sort des quelque 2000 travailleuses et travailleurs concernés dans ce type de résidences en croissance constante. « Toutes les accréditations ayant joint la négociation coordonnée feront pression sur leur employeur pour obtenir une augmentation salariale de 1,50 $ de l’heure sur trois ans, la création d’un comité de relations de travail opérationnel, la formation systématique des employé-es et une date commune d’échéance des conventions collectives. Aucune n’acceptera une offre en deçà de ces revendications » explique Nadine Lambert, représentante du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN.
– 30 – Serge Adam, Conseiller syndical CSN 819 578-7083
Ariane Gagné, Service des communications – CSN