Après plus d’une douzaine de rencontres de négociation, les travailleuses et travailleurs de la résidence Le Duplessis, actuellement en négociation, estiment avoir reçu des offres dégradantes de la part de leur employeur et se préparent à mener une grève de 72 heures. « Ce que l’employeur met sur la table est particulièrement choquant. Non seulement il ne propose que 1 % d’augmentation sur cinq ans, mais il veut également diminuer la rémunération sur trois échelons salariaux. Il est hors de question que les membres acceptent un tel appauvrissement imposé par une multinationale qui accumule d’énormes profits pour le seul bénéfice de ses actionnaires », souligne le président du syndicat des travailleuses et travailleurs de la résidence Le Duplessis (CSN), Daniel Lefebvre.
Rappelons que le Groupe Chartwell, propriétaire de la résidence en question, annonçait récemment qu’il compte accélérer son expansion au Québec et dans les autres provinces canadiennes où il est déjà présent. « Maxime Camerlain, vice-président marketing du groupe, affirmait lui-même qu’il compte exploiter les possibilités de croissance au Québec dans le marché des résidences privées pour aîné-es grâce à la vente d’actifs aux États-Unis, qui a généré plusieurs millions de dollars, souligne le président du syndicat des travailleuses et travailleurs de la résidence Le Duplessis. Or, c’est grâce aux travailleuses et aux travailleurs qui œuvrent auprès des personnes âgées dans les résidences que Chartwell peut s’en mettre plein les poches. Ceux-ci ont droit à de bonnes conditions de travail pour pouvoir donner les meilleurs services possible à la clientèle », poursuit le représentant des centres d’hébergement privés de la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS-CSN), Gilles Gagné.
L’intervention du conciliateur n’a pas réussi à dénouer l’impasse entre les parties. « Nous avons d’abord exploré les avenues possibles et les discussions nous donnaient espoir. Or, nous avons ensuite dû constater que les représentants à la table de négociation de la multinationale Chartwell, propriétaire de la résidence, n’ont pas la marge de manœuvre requise pour faire progresser la négociation », déplore aussi Daniel Lefebvre.
« Une autre rencontre de négociation est prévue prochainement et nous espérons vraiment voir d’autres possibilités de règlement surgir. Mais pour l’instant, force est de constater que l’attitude de l’employeur est complètement fermée. Nous appuierons étroitement les travailleuses et les travailleurs dans leurs moyens de pression jusqu’à ce qu’ils obtiennent une offre satisfaisante », conclut le vice-président régional de la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN), Claude Audy.
Négociation coordonnée dans les centres d’hébergement privés (CSN)
Rappelons que la négociation des employé-es de la résidence Le Duplessis s’inscrit dans une négociation coordonnée à travers le Québec qui met de l’avant quatre priorités de négociation portant sur l’augmentation de 1,50 $ l’heure sur trois ans, la date d’échéance de la convention collective au 31 mars 2018, la formation des employé-es et la création d’un comité de relations de travail.