Réunis en assemblée générale le mercredi le 5 novembre, la centaine de travailleuses et travailleurs municipaux présents se sont prononcés à 97 % en faveur de l’utilisation de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. Si ceux-ci sont, bien entendu, disposés à poursuivre les négociations, ils répondaient ainsi aux prétentions de la mairesse de Sainte-Thérèse. Par voie de communiqué, cette dernière y est allée de demi-vérités et d’affirmations hors contexte.
Nous ne souhaitons pas négocier sur la place publique, mais nous déplorons le ton employé par Madame Sylvie Surprenant, qui laisse sous-entendre que le syndicat refuserait de négocier honnêtement, indique Daniel Gauthier, président du syndicat. « Nous nous devons de rectifier certaines allégations. Depuis bientôt trois ans, nous tentons de conclure une entente pour le renouvellement de la convention collective. Le projet de loi 3 est venu brouiller les cartes, mais il n’explique pas tout. L’attitude de la partie patronale y est pour beaucoup et ce dernier communiqué en fait foi », déclare monsieur Gauthier. Malgré ceci, les membres du syndicat sont toujours motivés et solidaires : ils n’abandonneront pas le principe d’un règlement négocié, d’ajouter le président du syndicat.
Des affirmations hors contexte
Faut-il rappeler qu’il aura fallu 8 mois après le dépôt du projet de loi 3 à la mairesse pour annoncer un timide désaccord et ceci, après que celle-ci eut participé, au sein de l’UMQ à son dépôt ? S’en vanter aujourd’hui pour se faire du capital politique est bien mal venu. La ville sait que cette année la capitalisation du régime de retraite frôle la barre des 90 %, mais tente encore d’influencer l’opinion publique par un discours alarmiste et des chiffres qui ne sont présentés qu’en vase clos. Le déficit du régime de retraite, selon l’étude actuarielle au 31 décembre 2012, incluait la part des cadres, des cols bleus et cols blancs, des pompiers ainsi que des retraités de la ville et, depuis lors, la situation s’est améliorée. Il n’y a pas qu’une vérité et la négociation sert justement à faire valoir les deux côtés de la médaille.
Le syndicat veut régler, mais pas sans connaître les impacts du projet de loi 3
Il est opportuniste de la part de l’employeur d’invoquer qu’il est prêt à négocier les conditions salariales en sachant très bien que ni la ville ni le syndicat ne peuvent à ce jour calculer les impacts financiers sur les travailleurs qui découleront du projet de loi 3. Cette conclusion avait pourtant été partagée à la table de négociation. Pourquoi dire le contraire à la population ? Comment pourrions-nous signer une entente si dans quelques mois la donne change ? « Après 35 mois, il n’est pas dans l’intérêt de nos membres d’accepter des conditions monétaires qui seront fort probablement atrophiées par l’application de la loi, et les membres l’ont affirmé clairement par le vote de mercredi », ajoute Daniel Gauthier.
Pour le syndicat, beaucoup d’autres points peuvent toujours faire l’objet de négociation, mais l’obstination de la ville de ne pas les solutionner laisse planer un doute sur sa réelle volonté à régler cette négociation. Les membres ne se sont pas laissés berner par les mots de la mairesse, qu’ils associent à une tentative de déstabilisation. Au contraire, ils souhaitent un règlement clair et le plus équitable possible. Tous les moyens seront donc envisagés, tel que le confirme le mandat sans équivoque de l’assemblée.
À propos
Le Syndicat des employé-es de la ville de Sainte-Thérèse est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. Le Conseil central des Laurentides représente, pour sa part, près de 90 syndicats et environ 16 000 salarié-es.