Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Sucre Lantic (FC-CSN), qui compte près de 170 membres, a déclenché une grève générale illimitée hier à minuit afin de protester contre les reculs importants que la partie patronale veut leur faire subir.
« Sucre Lantic veut s’attaquer aux régimes de retraite à prestations déterminées des employé-es et mettre en place pour les nouvelles personnes embauchées un régime à cotisation déterminée. Non seulement une telle mesure est odieuse puisqu’elle crée deux classes de travailleuses et de travailleurs, mais il est hors de question que nous acceptions de mettre notre sécurité de retraite en jeu : les régimes à cotisation déterminée comportent des risques plus élevés pour la stabilité des prestations puisqu’ils suivent les fluctuations du marché. L’employeur peut tout de suite oublier son idée, elle ne passera pas », souligne d’entrée de jeu le président du syndicat, Marc L’Heureux.
La volonté de Sucre Lantic de créer deux classes de travailleuses et de travailleurs se reflète aussi dans l’obligation pour les nouvelles personnes embauchées d’attendre huit ans avant d’atteindre le dernier échelon, alors que ceux qui sont en poste en ce moment bénéficient d’un échelon unique. « L’employeur doit cesser de s’acharner sur les nouveaux : nous ne le laisserons pas piller nos acquis qui ont été dûment négociés au fil des conventions », explique aussi Marc l’Heureux.
La protection des emplois figure également dans les enjeux de négociation. « En 2014, l’employeur avait coupé brutalement 59 postes à l’usine. Aujourd’hui, il refuse d’accéder à notre demande de mieux encadrer le recours à la sous-traitance. Après les pertes d’emplois drastiques de 2014, nous en sommes venus à la conclusion que nous devons mieux protéger notre travail contre la sous-traitance, d’autant plus que celle-ci n’est absolument pas un gage d’économie de coûts ni de production de meilleure qualité », conclut le président du syndicat.