Des travailleuses et des travailleurs de toutes les catégories d’emplois ont manifesté ce midi, devant l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé, afin de réclamer un déblocage des discussions concernant la reconnaissance du travail des ouvriers spécialisés dans le secteur public.
Les syndicats du secteur public cherchent des solutions qui permettront aux établissements de pouvoir compter sur leur propre main-d’œuvre pour leurs travaux d’entretien, et ce, au lieu de s’en remettre à des entreprises sous-traitantes, une pratique qui coûte beaucoup plus cher, au final, pour les contribuables. La CSN et d’autres organisations syndicales effectuent actuellement des travaux avec le Conseil du trésor sur cette importante question. Tout l’été, la CSN a tenu des activités de solidarité devant divers établissements du secteur public québécois afin de marquer l’urgence de régler ce problème.
Actuellement, les services publics québécois emploient quelque 7000 ouvriers spécialisés. Tous les postes d’ouvriers spécialisés de l’État québécois affichent un retard salarial très important par rapport aux salaires versés dans le secteur privé et dans la fonction publique fédérale pour le même travail. Celui-ci peut se chiffrer jusqu’à 45 %.
Le CSSS de Laval sur la bonne voie
Au CSSS de Laval, la direction se montre d’ailleurs très ouverte à convertir en postes les heures actuellement données au secteur privé, ce qui constitue un premier pas important. Actuellement, une trentaine d’ouvriers travaillent à l’entretien de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé mais tous les autres établissements du CSSS font appel à la sous-traitance. « Notre syndicat travaille actuellement avec la direction du CSSS afin de trouver des solutions. Le problème que nous identifions, la direction le voit bien, elle aussi. Je ne comprends pas pourquoi tous les établissements du réseau ne prennent pas tous ce virage pour ramener ces travaux dans le secteur public. Il faut continuer de nous mobiliser partout pour que ça se fasse », explique la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CSSS de Laval, Marjolaine Aubé.
Saine gestion
La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, y voit un enjeu de bonne gestion. Elle considère que le gouvernement doit accompagner les établissements pour rendre le secteur public plus attrayant aux yeux des ouvriers spécialisés. « Un électricien qui choisit le secteur public gagne 22 dollars l’heure, alors qu’il recevrait 33 dollars l’heure dans le secteur privé. La situation est semblable pour tous les métiers. À cause de ce retard, les établissements peinent à combler les postes et se tournent, à grands frais, vers des sous-traitants pour entretenir leurs installations. Le Conseil du trésor a le devoir de regarder le problème dans son ensemble car il ne fait aucune économie en sous-payant ce personnel spécialisé. Il est temps de faire preuve de courage politique et de revoir la politique salariale du secteur public dont cette distorsion est une des manifestations les plus dommageables pour la gestion efficiente de nos services publics. »
Rappelons qu’à l’issue des dernières négociations du secteur public, en 2010, les organisations syndicales et le gouvernement s’étaient entendus pour mener des travaux sur cet important enjeu. Trois ans plus tard, les travailleuses et les travailleurs en attendent encore les fruits. Ces travaux reprendront dans les prochains jours. Actuellement, syndicats et Conseil du trésor n’ont pas encore pu trouver de terrain d’entente, bien que tous reconnaissent le problème. Pour la CSN, qui travaille conjointement avec la FTQ et le SISP dans ce dossier, ces travaux doivent aboutir rapidement.
À propos
La Confédération des syndicats nationaux représente quelque 160 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois dans la santé et les services sociaux, en éducation et dans de nombreux organismes gouvernementaux.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.