Les employé-es de la SAQ auront une nouvelle convention collective : c’est dans une proportion de 71 % qu’ils ont adopté les termes de l’entente de principe intervenue le 25 novembre dernier entre leur comité de négociation et la direction de la société d’État. Plus de 2300 membres du syndicat ont participé à l’une des quatre assemblées générales tenues cette semaine et ont exprimé leur voix lors d’un vote électronique qui s’est déroulé hier.
En fonction de leur nouvelle convention, les employé-es de la SAQ obtiendront des augmentations salariales de 19,7 % au cours des six prochaines années. Les augmentations de 6 % seront rétroactives au 1er avril 2023, tout comme celles de 2,8 % au 1er avril 2024.
C’est tout le système d’assignation des horaires de travail qui sera appelé à changer, et ce, afin de les rendre plus prévisibles et plus conformes aux disponibilités des employé-es. Un babillard sera instauré afin de leur permettre de modifier ou d’ajouter des plages à leur horaire, selon leur souhait. Tout au long de ces modifications d’horaires, les heures de travail ainsi dégagées devront être réinjectées pour assurer le maintien des emplois et des heures travaillées.
Les postes de promotion seront également plus accessibles et leur nombre sera dorénavant protégé par des planchers d’emploi. La nouvelle convention prévoit en outre la création de 60 nouveaux postes de conseillères et de conseillers en vin, dont le nombre passera de 155 à 215.
Moins de précarité pour les temps partiel, une assurance collective après cinq ans
Les employé-es à temps partiel cumulant cinq ans d’ancienneté et une moyenne hebdomadaire de 20 heures travaillées au cours de la dernière année auront dorénavant droit au régime d’assurance collective et n’auront plus à attendre sept ans pour y être admissibles. Ils auront également la priorité dans le choix des horaires avant les autres travailleuses et travailleurs à temps partiel. De plus, les employé-es à statut 5/20 n’auront plus à fournir de disponibilités minimales à leur employeur : ils sélectionneront eux-mêmes les blocs d’horaires qui correspondent à leurs disponibilités.
« Devant un employeur intransigeant, nous sommes parvenus à tirer notre épingle du jeu et à faire reculer la précarité dans nos rangs », affirme Lisa Courtemanche, présidente du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN). « En rendant les horaires plus prévisibles et plus conformes aux besoins des employé-es, le nouveau système d’assignation des horaires améliorera grandement notre qualité de vie. L’assurance collective sera accessible plus rapidement. Et quant aux augmentations salariales, nous sommes satisfaits d’avoir obtenu les mêmes que celles de nos collègues du secteur public. »
La présidente de la CSN, Caroline Senneville, se réjouit de cette nouvelle entente. « En rapportant plus de 1,4 milliard de dividendes à l’État, les employé-es de la SAQ rendent beaucoup plus qu’un simple coup de pouce à la société québécoise, qui a été passablement surprise de constater à quel point les conditions de travail de la SAQ se devaient d’être améliorées. La bataille n’est certainement pas finie, mais l’équipe de négociation du syndicat a accompli tout un travail pour faire reculer la précarité d’emploi à la SAQ. »
Du côté de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), à laquelle est aussi affilié le syndicat, la vice-présidente souligne à quel point les membres du SEMB-SAQ ont fait preuve de détermination au cours des derniers mois. « Une négociation qui tire en longueur, ce n’est jamais facile. Mais les membres du syndicat sont restés unis, solidaires et résilients dans leur lutte, usant de leur mandat de grève de façon stratégique. À voir les résultats de la négociation aujourd’hui, on ne peut que les féliciter » de déclarer Stéphanie Gratton.
Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui réunit plus de 425 syndicats représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.