Négociation

Les employé-es d’Amazon DXT4 enclenchent leurs moyens de pression

Insatisfaits de l’absence d’avancées dans leur négociation avec Amazon, les employé-es de l’entrepôt DXT4, à Laval, ont déclenché ce matin des moyens de pression. C’est à l’unanimité qu’ils ont obtenu un tel mandat au terme d’une série d’assemblées générales tenues cette semaine.

Après trois mois de négociation, aucune clause de convention n’a pu être conclue : l’employeur refuse chaque texte qui lui est soumis, y compris les définitions les plus anodines, déplore le syndicat.

Les employé-es sont par ailleurs outrés de ne pas avoir reçu les augmentations salariales annuelles accordées au personnel des autres entrepôts d’Amazon dans la région de Montréal. Alors qu’ils ont droit, depuis le 29 septembre dernier, à une augmentation de 1,50 $ l’heure, la direction de l’entrepôt DXT4 de Laval – le seul à être syndiqué au Canada – se drape de la négociation actuelle pour expliquer un tel refus.

« Amazon nous manque de respect, déplore le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN, Félix Trudeau. Ça fait trois mois que la négociation a commencé et rien n’a bougé. À la table de négociation, on nous dit essentiellement qu’Amazon ne veut aucun changement. Pourtant, c’est une des compagnies les plus riches au monde. Les personnes qui permettent à Jeff Bezos d’engranger des milliards méritent des conditions de travail sécuritaires et un salaire décent. »

« C’est clair qu’Amazon cherche à pénaliser les travailleuses et les travailleurs pour avoir exercé leur droit à la syndicalisation, affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous avons fait valoir à l’entreprise que son obligation de maintenir les conditions de travail à la suite de la syndicalisation, prévue au Code du Travail, incluait le versement des augmentations annuelles sans que cela ne prédispose du résultat de la négociation. Des avis ont été envoyés, des recours juridiques ont été entrepris, mais malgré cela, Amazon s’obstine à vouloir punir les employé-es de DXT4 et décourager la syndicalisation de ses autres entrepôts », ajoute-t-elle.

 

Près d’un travailleur sur deux victime d’un accident

Les enjeux de santé et de sécurité au travail sont au cœur du projet de négociation des employé-es de DXT4.

Depuis le début de l’année 2024, 117 accidents de travail ont eu lieu à DXT4, selon les chiffres fournis par la direction de l’entrepôt. C’est donc près de la moitié des employé-es, en moyenne, qui ont subi un tel accident.

Les salaires figurent également parmi les enjeux soulevés à la table de négociation. Alors que les employé-es de DXT4 gagnent actuellement entre 20 et 21,50 $ l’heure, la moyenne du salaire des commis d’entrepôt syndiqués à la CSN avoisine les 28 $ l’heure.

 

À propos

Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du Tribunal administratif du travail (TAT) pour représenter les 230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, c’est en grand nombre que les salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré. La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

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