La Coalition pour les droits des peuples autochtones, dont est membre la CSN, s’inquiète du silence porté sur les questions autochtones lors de la campagne électorale. Des membres ont interpellé les quatre partis politiques en posant des questions sur trois thèmes qui mériteraient d’être communiqués aux premiers concernés et à l’ensemble de la population votante en général. Le développement des régions nordiques doit être indissociable du respect des droits de l’homme c’est-à-dire assurer et concilier le droit à un environnement sain et les droits sociaux et économiques (dont le droit à un logement décent). Le droit international reconnaît aux peuples autochtones le droit de participer aux décisions qui peuvent avoir des conséquences sur leurs vies. C’est le principe du consentement préalable, libre et éclairé, qui est affirmé dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. « Nous demandons des mesures concrètes qui garantiront que le droit des peuples autochtones au consentement préalable, libre et éclairé soit respecté dans tous les projets de développement du Nord québécois » dit Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières nations du Québec et Labrador. « Ce droit implique notamment de fournir toute l’information pertinente aux communautés autochtones concernées par un projet et de leur accorder le temps nécessaire pour arriver à une décision éclairée. » Le rapport du Comité spécial de la Chambre des communes sur la violence faite aux femmes autochtones vient de reconnaître que les femmes et les filles des Premières nations, les Inuites et les Métisses subissent davantage de violence que les autres femmes du Canada, ce que de nombreux rapports ont maintes fois documenté. Cependant, les propositions concrètes émises par des organismes de femmes autochtones et des familles de femmes disparues ou victimes de meurtre ont été ignorées. « Le Québec porte aussi une responsabilité pour faire cesser la violence faite aux femmes autochtones », juge Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone. « Cela prend des mesures touchant notamment les refuges, les protocoles de police, mais aussi, l’emploi et l’éducation, tout en collaborant avec les groupes de femmes autochtones qui connaissent les solutions appropriées». Enfin, la protection des langues autochtones fait partie de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Cependant, peu est fait à cette fin. De plus, l’histoire des peuples autochtones a besoin d’être mieux enseignée afin, entre autres, de faire taire les préjugés et les discriminations dont ils sont victimes, et favoriser des relations harmonieuses entre les peuples. « Qui s’engage à protéger les langues autochtones et améliorer l’enseignement de l’histoire des peuples autochtones au Québec ? » demande Viviane Michel, présidente de Femmes Autochtones du Québec. « Un futur ensemble doit se faire en connaissance du passé des peuples, de leur histoire ». Pour ces derniers jours de campagne, la Coalition invite les candidats à faire connaître urgemment leurs programmes relatifs au respect des droits des peuples autochtones.
Pour information
La Coalition pour les droits des peuples autochtones est un regroupement informel d’organismes autochtones et d’organismes de la société civile, créé en 2011 et né de la nécessité de se regrouper afin entre autres de faire adopter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones par le Canada et le Québec, et de protéger et rendre accessibles les droits des peuples autochtones au Québec.
Amnistie internationale Canada francophone
Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Centrale des syndicats du Québec
Chantier de l’économie sociale du Québec
Confédération des syndicats nationaux
Conseil Central Montréal Métropolitain-CSN
Fédération des Femmes du Québec Femmes Autochtones du Québec
Front d’action populaire en réaménagement urbain FRAPRU
Ligue des droits et libertés
Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec