C’est sans surprise que le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO–CSN) reçoit les résultats de l’étude sur les effets du retard de financement public sur les systèmes de santé et d’éducation postsecondaire en Outaouais, faite par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.
« Le portrait dressé par l’IRIS est encore plus sombre que nos pires appréhensions », lance Michel Quijada, président du CCSNO–CSN. Selon l’étude, le sous-financement chronique des réseaux dans la région de l’Outaouais prive les citoyens de la région de nombreux services de santé et d’éducation. Les infrastructures vétustes, le peu de programmes postsecondaires, le manque de personnel et le manque de lits d’hospitalisation, forcent quotidiennement le parcours de centaines de personnes vers l’Ontario pour obtenir des services. « Ceci est une perte énorme pour le développement de nos propres services publics. Il y a des besoins, la preuve est faite! C’est près de 400 millions de dollars annuellement qu’il manque dans la région en santé et en éducation », ajoute M. Quijada. La note de l’IRIS indique aussi que sans le financement adéquat, la région de l’Outaouais est privée de centaines de millions de dollars en retombées économiques à chaque année, ce qui bénéficierait à l’ensemble de la population.
Bien que l’étude soit muette sur le manque de personnel en santé dans des catégories d’emploi comme les préposés aux bénéficiaires, le personnel administratif et les métiers paratechniques, tout indique que le portrait frise le désastre. Les personnes âgées en CHSLD écopent jour après jour du manque de préposés aux bénéficiaires. Le personnel hospitalier, tant administratif que de soins, est épuisé et découragé.
Dans les services communautaires, le portrait n’est pas plus enviable. En effet, le sous-financement chronique pour les organismes communautaires amplifie les difficultés à remplir leur mission et à fournir les services dont la population a besoin.
L’étude confirme le sous-financement chronique des réseaux de la santé et de l’éducation dénoncé par la CSN depuis de nombreuses années. Pour Michel Quijada, il est important de rappeler que nous sommes en période préélectorale et le CCSNO entend interpeler l’ensemble des candidats sur la manière dont ces problèmes seront réglés. « Visiblement, quarante ans de pouvoir des libéraux dans la région a plutôt accentué le problème. À quel moment comprendront-ils l’urgence d’agir et écouteront-ils les citoyens et les citoyennes qu’ils prétendent représenter? »