Plusieurs déclarations relatives aux cégeps récemment faites par la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, et par le premier ministre Philippe Couillard interpellent fortement la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).
« Nous sommes étonnés d’entendre des décideurs politiques formuler des déclarations qui sous-entendent que nos institutions d’enseignement collégial n’auraient pas été réformées depuis 1993 et que celles-ci seraient déconnectées de la société québécoise. Depuis leur création, les cégeps demeurent en évolution constante, notamment grâce aux processus de révision des programmes qui y sont inhérents, que ce soit relativement aux savoirs qui y sont enseignés, aux approches pédagogiques ou aux formations qui y sont offertes qui préservent un équilibre entre théorie et pratique, souligne Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ responsable du regroupement cégep. En ce sens, nous dénonçons ces appels constants visant à assujettir la formation collégiale aux besoins à court terme des entreprises. »
« En matière de formation des adultes, la FNEEQ a toujours défendu une réussite éducative plus large incluant un fonds culturel commun plutôt que des formations cul-de-sac qui mènent à des qualifications restreintes et difficilement transférables », ajoute madame Lefebvre.
La question de la mobilité étudiante
« Il est intéressant de voir le gouvernement se préoccuper du sort des cégeps en région en consacrant des sommes à la mobilité étudiante. Nous croyons toutefois qu’il faut aussi des solutions structurantes qui passent nécessairement par le financement adéquat des institutions et non pas seulement par le financement des individus. Il faut s’assurer que l’offre de formation en région ne dépende pas de la volonté de se déplacer des étudiantes et des étudiants des grands centres », conclut Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ.
À propos
La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) regroupe près de 35 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements d’enseignement privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.