Réunis en assemblée générale jeudi soir, les 1600 auxiliaires d’enseignement de l’Université McGill ont mis fin à leur grève qui aura duré presque un mois. Ces derniers repartent avec des hausses de salaire de 15,5 % réparties sur les quatre prochaines années ainsi que des garanties de transparence sur l’allocation des budgets d’auxiliaires d’enseignement.
« Notre bataille était une bataille pour des conditions de vie décentes pour les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs de McGill. On doit nos gains à la mobilisation extraordinaire de nos membres, mais aussi à la solidarité dont a fait preuve l’ensemble de la communauté universitaire », explique Dallas Jokic, membre du comité de négociation du syndicat des étudiant-e-s diplômé-es employé-es de McGill (AÉÉDEM-CSN).
Le syndicat condamne tout de même le refus de McGill de reconnaître dans le texte de la nouvelle convention collective que la mégenration et l’utilisation de morinoms représentent une forme de harcèlement envers les auxiliaires d’enseignement transgenre. Le syndicat demande à McGill d’inclure dans sa politique sur le harcèlement et la discrimination, en cours de révision pour l’année universitaire à venir, un libellé clarifiant le fait que la mégenration est une forme de harcèlement.
Le règlement du conflit de travail survient à temps pour éviter le pire des impacts négatifs qu’il aurait eu sur la fin de session, officiellement prévue le 30 avril. La grève affectait le bon déroulement de près de 1000 cours de l’Université.
« La démonstration du rôle essentiel des auxiliaires d’enseignement dans la qualité de l’éducation que McGill fournit n’est plus à faire. Les membres du syndicat peuvent être fiers d’avoir tenu tête à une institution comme McGill, quel aplomb ! », s’est exclamée Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
« La crise du coût de la vie affecte durement les auxiliaires d’enseignement qui vivent souvent dans des conditions précaires. Les gains qu’ils sont allés chercher prouvent une fois de plus que c’est en se tenant debout qu’on se fait respecter comme travailleuse ou travailleur », ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
« Après huit mois à démontrer très peu de flexibilité à la table de négociation, il aura fallu aller jusqu’à la grève pour que l’employeur fasse une offre respectueuse aux auxiliaires d’enseignement. Nous saluons la ténacité du syndicat », conclut Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec–CSN (FNEEQ–CSN).