Réunis en assemblée extraordinaire hier et ce matin, les paramédics d’Urgences-santé, membres de la CSN, ont voté à 98 % en faveur d’une intensification de leurs moyens de pression enclenchés en décembre 2013. Ils veulent ainsi obliger le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et la Corporation d’Urgences-santé à sortir de leur mutisme et à injecter les sommes nécessaires pour contrer le manque criant de ressources ambulancières à Montréal et à Laval, et ses impacts sur la population.
À moins d’une reprise des pourparlers avec les autorités de la santé amorcés par les paramédics depuis mai 2013, ces derniers mettront à exécution leur nouveau plan d’action. Celui-ci est composé de trois volets : arrêt de tout travail effectué en heures supplémentaires, sauf en cas de catastrophe ou de sinistre, transport des patients dans l’établissement de leur choix en respectant leur état de santé, et prise de la période de repas après la période prévue si Urgences-santé ne l’octroie pas tel que prescrite dans la convention collective. « Les moyens de pression ne sont pas encore en vigueur », explique Réjean Leclerc, président du Syndicat du préhospitalier (CSN), qui regroupe 960 paramédics. « Après plus d’un an de discussions infructueuses avec Urgences-santé concernant, entre autres, la lettre d’entente relative à l’organisation du travail, nous réclamons une rencontre avec le MSSS afin de régler les problèmes d’ici la fin juillet, sinon nous n’aurons d’autre choix que d’exercer notre mandat qui a été adopté aujourd’hui par les membres a 97,8 %. »
Les paramédics dénoncent depuis des mois le manque de ressources et leurs impacts sur les délais d’arrivée d’une ambulance sur le lieu d’un appel, suivant l’intervention des premiers répondants. En particulier, ils ciblent les appels de priorité 0, et 1, par exemple les accidents de la route, les polytraumatisés, les infarctus et les difficultés respiratoires graves. Les paramédics desservent une population de 2,3 millions à Montréal et à Laval. En outre, les paramédics constatent qu’Urgences-santé recoure systématiquement au travail en heures supplémentaires, soit 96 000 en 2013. Ils réclament que ces heures soient converties en postes à temps complet, soit une quarantaine en tout, ce qui permettrait de stabiliser les équipes et de garantir une meilleure couverture 24 heures sur 24 pour les territoires de Montréal et de Laval.
Les paramédics se questionnent sur les effets de récentes compressions budgétaires qui auraient été imposées par le gouvernement actuel visant à soustraire environ huit millions de dollars du budget annuel qui est de 109 millions de dollars. Selon le président Réjean Leclerc, « cette ponction dans nos budgets, déjà insuffisants pour répondre aux besoins de la population, risque fort d’accentuer la pénurie d’ambulances et les délais d’attente. Nous demandons au ministère de la Santé et des Services sociaux d’annuler ces compressions totalement inadmissibles. » Cette ponction, soutiennent les paramédics, est d’autant plus incompréhensible qu’Urgences-santé maintient en poste, depuis bientôt trois ans, une douzaine de cadres supplémentaires embauchés en 2011 et 2012, ce qui équivaut à environ un million et demi de dollars annuellement non investis pour accroître le nombre d’équipes ambulancières sur les deux îles.
À propos du syndicat
Le Syndicat du préhospitalier représente tous les paramédics à l’emploi de la Corporation d’Urgences-santé, qui sont au nombre de 950. Il est affilié à la FSSS-CSN qui compte près de 130 000 syndiqués-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 325 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.