À compter de minuit, ce soir, les paramédics ne factureront plus les appels d’urgence vitale lorsqu’il se passera plus de 15 minutes entre l’appel logé au 911 et l’arrivée d’une ambulance sur le lieu d’un événement. Ce moyen de pression va compliquer le recouvrement des sommes non perçues par Urgences-Santé, sans toutefois affecter les patients.
Les paramédics veulent ainsi attirer l’attention sur la nécessité de combler le déficit de ressources ambulancières à Montréal et à Laval. Ils demandent surtout au nouveau ministre de la Santé, Gaétan Barrette, d’intervenir rapidement pour corriger la situation. Cette action survient après que l’entreprise de services publics eut annulé abruptement, hier, une rencontre prévue depuis des semaines avec les représentants des 950 paramédics membres de la CSN. Elle vient surtout marquer la fin d’une trêve des moyens de pression appliquée depuis avril dernier, et relance ainsi la lutte pour contrer le manque de ressources ambulancières et leurs impacts néfastes sur la population. Depuis mai 2013, ils demandent que soient ajoutés des véhicules et des équipes pour assurer les services dispensés à quelque 2,3 millions de personnes. « La situation ne peut plus durer, soutient Réjean Leclerc, président du Syndicat du préhospitalier (CSN). Nous le disons depuis des mois : des vies ont été et sont encore en danger simplement parce qu’on ne veut pas injecter les sommes nécessaires. Pourtant, on maintient toujours en poste une douzaine de cadres supplémentaires depuis plus de trois ans, ce qui représente des frais de plus d’un million de dollars annuellement. Ces ressources pourraient faire toute la différence si elles étaient mises sur les routes ». En mai 2013, Urgences-Santé a confirmé devant la Commission de l’administration publique avoir embauché 12 cadres supplémentaires entre 2011 et 2012. On compte donc 92 cadres aujourd’hui, soit une hausse de 15 % depuis 2010.
Des délais inacceptables pour certains appels
En raison du manque d’ambulances et du nombre d’appels, les paramédics considèrent ne plus être en mesure d’arriver à temps pour les cas de priorités 0 et 1, c’est-à-dire les accidents de la route, les polytraumatisés aux causes multiples, les infarctus et les difficultés respiratoires graves. Depuis mai 2013, le syndicat a multiplié les démarches auprès d’Urgences-Santé et du MSSS, sans résultat. Un plan de moyens de pression a été adopté en décembre dernier, qui comprend des actions de visibilité et une série de moyens administratifs, comme l’arrêt du travail en heures supplémentaires après un quart normal de travail, de même que le refus de répondre à des appels après la fin d’un quart. Par leur action d’aujourd’hui, les paramédics lancent comme message qu’ils entendent poursuivre et accentuer leur bataille pour assurer à la population les services auxquels elle est en droit de s’attendre.
À propos du syndicat
Le Syndicat du préhospitalier représente tous les paramédics à l’emploi de la Corporation d’Urgences-Santé, au nombre de 950. Il est affilié à la FSSS-CSN qui compte près de 130 000 syndiqués-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 325 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.