Les agents de sécurité d’Aéroport de Montréal (ADM) à Dorval ont rejeté à 100 % les dernières offres patronales et ont voté, dans une proportion de 91 %, en faveur d’un mandat de grève de 36 heures à exercer au moment jugé opportun.
Le vote de grève était devenu nécessaire depuis que les employé-es se sont vu imposer des diminutions salariales de plusieurs milliers de dollars annuellement, au moment où la sécurité dans les aéroports est plus que jamais un enjeu mondial.
ADM a changé de sous-traitant afin d’assurer la sécurité de l’aéroport à l’extérieur de la zone douanière. Les 140 agents et agentes de sécurité de l’aéroport qui détiennent une expertise très pointue ont donc été cédés au nouveau sous-traitant (Garda).
Comme les employé-es du sous-traitant Garda sont soumis aux règles des services essentiels, il s’agit donc d’une banque de 36 heures à utiliser stratégiquement de façon disparate. Les membres du Syndicat des agent-es de sécurité de l’Aéroport de Montréal (SAS-ADM) affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) pourraient exercer leur droit de grève, tout en maintenant les services essentiels, pendant une heure une certaine journée et 30 minutes une autre journée jusqu’à l’épuisement de la banque.
« Garda a très certainement soumissionné très bas pour avoir le contrat parce que, après l’avoir obtenu, la compagnie annonçait aux employé-es que leur salaire serait amputé de deux dollars de l’heure, eux qui avait déjà subi une baisse quand leur statut d’emploi avait été modifié. C’est inacceptable. Pour combler l’écart, Garda offrait dix sous de l’heure, c’est ridicule. L’expertise unique de ces agents de sécurité vaut largement ce qu’on leur payait avant », explique Jean-Philippe Dionne, conseiller syndical à la CSN.
ADM doit s’impliquer
SAS-ADM et la FEESP demandent à Aéroport de Montréal, qui détient les cordons de la bourse, de rapidement s’impliquer dans le dossier. « ADM doit arrêter de jouer à l’autruche. La direction a fait des économies en choisissant le plus bas soumissionnaire, sans connaître les répercussions de ces économies sur le terrain. ADM a fait de l’aveuglement volontaire. Or, les économies ont été réalisées sur le dos de ses employé-es qualifiés et sur le dos de la sécurité des citoyennes et citoyens. ADM ne peut plus ignorer cette ignominie », affirme Denis Marcoux, président de la FEESP-CSN.
Le Conseil canadien des relations industrielles doit établir sous peu la liste des services à maintenir. Après avoir pris connaissance de cette décision, le syndicat compte exercer son droit de grève à des moments jugés opportuns et il ne dévoilera pas publiquement sa stratégie pour des raisons évidentes.