Le 6e Rassemblement des jeunes, prévu en novembre prochain et organisé par le comité national des jeunes de la CSN, portera sur le thème de l’équité intergénérationnelle. Nous croyons que pour arriver à améliorer les conditions de travail des jeunes, il est important d’explorer certains concepts comme l’ancienneté, la précarité et la mobilisation.
Un article paru dans La Presse du 31 juillet mettait en lumière le point de vue des jeunes libéraux qui remettent en cause le prétendu « dogme » syndical de l’ancienneté en mettant de l’avant un principe basé sur les compétences plutôt que sur l’ancienneté. Pourtant le principe de la date d’embauche, donc de l’ancienneté, nous semble juste pour tous, puisque nous avons tous une date d’entrée en fonction et que, sur ce principe, nous progressons de la même façon. Si aujourd’hui nous sommes jeunes, avec des connaissances actualisées, car fraîchement sortis de l’école, ce ne sera pas toujours le cas. Un nouveau finira bien par arriver dans l’entreprise avec des connaissances plus à jour. Le principe de compétence a donc aussi ses limites et il ne faut surtout pas banaliser l’expérience de travail.
Emplois précaires
Certaines frustrations sont vécues dans les milieux de travail au regard des disparités de traitement vécues par les nouveaux travailleurs (clauses « orphelin », statuts d’emplois, avantages sociaux et régimes de retraite). Rappelons que même si les clauses de disparité de traitement sont maintenant illégales depuis 2001, l’analyse des conventions collectives démontre qu’il en existe encore. Les disparités de traitement « légales » sont beaucoup plus répandues que nous pouvons l’imaginer. Le marché du travail a évolué de manière importante au cours des trente ou quarante dernières années, et on a assisté à une diversification importante des types d’emplois et à une augmentation impressionnante des emplois atypiques, particulièrement chez les jeunes : travail à temps partiel, temporaire, occasionnel, surnuméraire, sur appel, remplaçant, autonome, en agence de placement, étudiant, contractuel, saisonnier, pigiste, à domicile, suppléant.
Quant aux disparités de traitement liées aux avantages sociaux et aux régimes de retraite, les syndicats sont souvent contraints à faire des compromis déchirants. Par exemple, lorsque les employeurs vivent des difficultés financières, les travailleurs peuvent ne pas avoir d’autres choix que d’accepter des disparités de traitement, notamment sur le plan des avantages sociaux, afin de maintenir des emplois. Un encadrement de l’ensemble des clauses de disparité de traitement de la part du gouvernement nous apparaît indispensable pour rétablir l’équité et éviter les pressions patronales à cet égard.
La mobilisation
Un débat sur la participation des jeunes dans la vie de leur syndicat est essentiel. Comment améliorer leur présence aux assemblées générales ? Comment favoriser leur implication dans les structures syndicales ? Comment mieux faire connaître le rôle que les syndicats peuvent jouer dans les préoccupations des jeunes, comme par exemple la conciliation famille-travail-études-vie personnelle ? Comment composer avec le haut taux d’endettement des ménages et de l’effet de cette réalité sur notre rapport de force devant les employeurs ? Et la grande question : que pouvons-nous faire pour nous assurer d’une équité entre les générations ?
Nous vous invitons à venir débattre de ces importants enjeux au 6e Rassemblement des jeunes en novembre 2016. C’est un rendez-vous à ne pas manquer.