La question de la lutte aux changements climatiques est plus que jamais d’actualité. Alors que les scientifiques sonnent l’alarme depuis longtemps, les populations se mobilisent et des changements commencent à s’opérer. Pourtant, l’enjeu de l’environnement demeure pratiquement inexistant dans nos conventions collectives. Regard sur une lutte qui ne fait que commencer.
Retournons 40 ans en arrière. Les conventions de l’époque traitaient principalement de salaire et d’autres clauses normatives dites « classiques ». La question de la santé et de la sécurité au travail était pour ainsi dire absente de nos contrats de travail. En 2025, la quasi-totalité des quelque 8000 conventions collectives négociées au Québec incluent des clauses qui encadrent les enjeux de santé et de sécurité au travail. « Le même chemin doit se tracer pour l’environnement, lance Yvan Duceppe, trésorier de la CSN et responsable de l’environnement au comité exécutif. Dès la fin de la décennie, ces sujets devront être enchâssés dans nos conventions », précise-t-il.
En ce moment, on dénombre moins de 40 conventions – sur l’ensemble des contrats collectifs québécois – dans lesquelles des clauses environnementales sont consignées. Heureusement, les écoles de relations industrielles, dont celles de l’Université Laval et de l’Université de Montréal, se penchent sur la question. Cette dernière organise d’ailleurs depuis 2022 une école d’été sur le thème de la crise climatique et de l’avenir du travail.
La CSN adoptait aussi, lors de son congrès de 2023, une proposition allant en ce sens. « L’objectif est d’offrir aux syndicats des outils pour intégrer la protection de l’environnement dans leurs conventions. Ça prend des leviers pour obtenir les informations essentielles de la part des employeurs et pour discuter de manière paritaire de ces questions. Il s’agit d’un immense chantier auquel nous devrons impérativement nous attaquer », conclut M. Duceppe.