Alors que s’amorce l’année 2019, la CSN a exposé les principaux chantiers de travail qui occuperont la centrale syndicale au cours des prochains mois. La situation de l’emploi, les problèmes occasionnés par les pénuries et la rareté de main-d’œuvre ainsi que la lutte contre les changements climatiques figurent au centre de ses priorités.
L’arrivée d’un gouvernement de la CAQ et la reprise prochaine des travaux à l’Assemblée nationale attireront évidemment l’attention de la CSN. « Nous jugerons le gouvernement actuel au gré des décisions qui seront prises et des projets de loi qui seront déposés. En matière d’économie, nous l’avons dit à plusieurs reprises : pour ce qui est de préserver de bons emplois au Québec, François Legault aura tout notre soutien », de déclarer le président de la CSN, Jacques Létourneau.
Or, les derniers mois ont été passablement difficiles pour l’emploi au Québec, alors que les mauvaises nouvelles se sont succédé parmi les Rona, Bombardier, Sico, Davie et autres entreprises québécoises. « Encore une fois, nous demandons à François Legault de bien vouloir convoquer les organisations syndicales et patronales afin que nous puissions faire le point sur la situation, indique M. Létourneau. Il est temps de responsabiliser les entreprises, qui bénéficient largement du soutien de l’État, afin de préserver nos emplois et d’assurer la vitalité de l’économie du Québec. »
Un forum sur la main-d’œuvre en février
Les 26 et 27 février prochain, la CSN tiendra un forum de réflexion sur les problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre. Plus de 600 participantes et participants, issus des milieux syndicaux, patronaux et gouvernementaux, se réuniront au Palais des congrès de Montréal afin de se pencher sur ces questions qui menacent le développement économique du Québec.
Pour Jacques Létourneau, il est de la responsabilité du mouvement syndical d’interpeller l’ensemble des acteurs concernés. « Quand la rareté de main-d’œuvre met en péril la capacité de nos entreprises de fonctionner à plein régime, il y a lieu de s’inquiéter. Selon Emploi Québec, d’ici à peine trois ans, environ 1,3 million de postes seront disponibles en raison du vieillissement de la population et de la croissance économique. Nous devons collectivement nous pencher sur cette question qui touche tant les secteurs public que privé. L’immigration constitue une partie de la solution. Nous devons également tout mettre en œuvre pour la création de programmes de formation professionnelle qui permettront aux travailleuses et aux travailleurs de secteurs en déclin de réorienter leur carrière. Il en va de l’économie du Québec, mais également de la capacité des citoyennes et des citoyens de gagner leur vie dignement. »
Changements climatiques et transition juste
« La CSN est extrêmement préoccupée par le report du gouvernement des cibles de réduction des gaz à effet de serre, s’inquiète Jacques Létourneau. Quand on sait que plus de 40 % des émissions proviennent du transport, le fait de promettre autoroutes et autres troisièmes liens ne constitue certainement pas le coup de barre espéré. La ministre de l’Environnement devra présenter un plan ambitieux, notamment en termes de transport, de transformation des matières et de production d’énergie. Ces changements ne sont pas sans impact sur les travailleuses et travailleurs que nous représentons, tout comme sur les communautés dans lesquelles nous évoluons. Voilà pourquoi le mouvement syndical est unanime pour exiger de Québec qu’il mette en place des mesures pour assurer une transition énergétique qui s’inscrit dans une perspective de transition juste, particulièrement en matière de formation de la main-d’œuvre, afin d’accompagner les salarié-es et les entreprises dans ces nécessaires changements. »
Au cours de l’année 2019, la CSN continuera sa lutte pour obtenir l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure. La centrale syndicale poursuivra également sa campagne, en collaboration avec la FTQ et la CSQ, pour que les gouvernements québécois et canadien mettent en place une assurance-médicaments publique et universelle.
Négociations à venir
L’année 2019 marquera l’envol des négociations du secteur public pour les 150 000 travailleuses et travailleurs représentés par la CSN dans les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux. Alors que les syndicats en sont à consulter leurs membres en vue de l’élaboration des cahiers de revendications, le dépôt des demandes syndicales s’effectuera l’automne prochain.
Dans le secteur privé, d’importantes négociations sont à prévoir dans les secteurs de la métallurgie, des médias, de la vente au détail et de la transformation alimentaire.
Présente tant dans les secteurs public que privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.