Le Conseil central Côte-Nord (CSN), en coalition avec Action chômage Haute- Côte-Nord ainsi que la Table des groupes populaires, profiteront de la Campagne électorale au fédéral pour dénoncer les modifications faites au programme de l‘assurance-emploi au cours des dernières années qui sont devenues une véritable entreprise de démolition. Ils proposeront des moyens concrets pour que ce programme renoue avec sa fonction première d’accorder une sécurité financière aux travailleuses et aux travailleurs qui ont perdu leur emploi et ils interviendront auprès des formations politiques en lice dans la région pour qu’elles prennent formellement position à cet égard. Nous souhaitons remettre à l’avant-plan les mesures que nous avons conjointement revendiquées au cours des dernières années, soit : · une amélioration importante de l’accessibilité au régime d’assurance-emploi ; · une augmentation notable du taux de prestations ; · une plus longue période de prestations ; · une réelle caisse autonome ; · l’abolition du délai de carence.
Des cotisants exclus
Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CSN), ainsi que madame Line Sirois, coordonnatrice d’Action chômage Haute-Côte-Nord, et Michel Savard, de la Table des groupes populaires, travaillent ensemble sur cette question depuis de nombreuses années et ont toujours dénoncé haut et fort la dernière réforme imposée par le gouvernement Harper en 2012 et 2013, qui a touché de plein fouet les travailleuses et les travailleurs à statut temporaire et ceux de l’industrie saisonnière qui se retrouvent à plus de 60 % dans l’Est du Canada. « C’est une réalité qui nous affecte particulièrement sur la Côte-Nord », souligne Line Sirois. « Cette situation est présente notamment dans les secteurs comme celui de la pêche, de la forêt, de l’industrie touristique et de la construction. Dans les autres secteurs, des travailleurs peuvent être également touchés s’ils n’ont pas un statut d’employé permanent, ce qui est malheureusement de plus en plus fréquent chez beaucoup d’employeurs de la région », dénonce Guillaume Tremblay. Les porte-parole rappellent que « la couverture du programme d’assurance-emploi (le ratio prestataires/chômeurs) demeure excessivement basse, atteignant un plancher historique à 38,4 %. En d’autres mots, ce régime de protection sociale, pour lequel nous cotisons, ne joue plus le rôle qui lui avait été confié » rajoute Michel Savard. D’ailleurs, le gouvernement fédéral ne participe plus depuis plusieurs années à la caisse de l’assurance-emploi.
Une caisse qui fait des surplus Les trois représentants témoignent du fait que la caisse d’assurance-emploi est devenue une véritable vache à lait pour le gouvernement fédéral, dégageant des surplus importants qu’ils s’approprient. « Pour la seule année d’opération 2014-2015, la caisse a dégagé des surplus de 2 milliards de dollars que le gouvernement fédéral s’est approprié afin d’équilibrer son budget », un véritable vol ! Il a aussi rappelé que « de 1996 à 2009, le gouvernement fédéral s’est approprié plus de 57 milliards de dollars à même les cotisations excédentaires des employeurs et des employé-es. En juillet 2010, le gouvernement Harper confirmait qu’il ne rembourserait jamais ces sommes qui, pourtant, appartiennent aux travailleuses et aux travailleurs ». Ramener l’assurance-emploi à sa fonction première : protéger les travailleurs Il ne fait aucun doute que le programme de l’assurance-emploi doit retrouver sa fonction première, soit celle de protéger les travailleuses et les travailleurs en leur assurant une sécurité économique entre deux emplois. Il est d’ailleurs manifeste qu’aucun gouvernement ne peut plaider le manque de fonds pour s’opposer aux modifications demandées. Les trois organisations poursuivront, sans relâche et avec la même détermination, cet objectif de voir bonifier le régime d’assurance-emploi. Des rencontres ont été demandées avec les chefs des partis politiques afin de connaître leurs engagements sur le sujet. « La solution aux problèmes du régime d’assurance-emploi est politique : le législateur doit rétablir un programme qui protège sa population des conséquences économiques du chômage. Nous interpellons les partis politiques pour qu’ils s’engagent à régler les problèmes que nous soulevons », ont conclu les trois porte-parole.