Le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain (SETPQM), qui représente les chauffeurs d’autobus du RTC, a déposé ce matin un avis de grève au ministère du Travail. S’il n’y a pas d’entente de principe de conclue d’ici là, le syndicat exercera son droit de grève du 1er au 16 juillet.
« En toute transparence, je dois dire que ça se passe bien à la table de négociation », explique Hélène Fortin, présidente du syndicat, « le normatif est pratiquement réglé, il ne reste que les enjeux salariaux, la sous-traitance, notamment le Flexibus, et la question de la flexibilité des horaires et des déplacements des chauffeuses et des chauffeurs. »
Bien que plusieurs dates de négociation soient déjà prévues au calendrier, le syndicat fait l’analyse que les parties ne seront toutefois pas en mesure d’en arriver à un règlement avant l’échéance si on n’accélère pas la cadence. « La grève n’est pas une fatalité, il n’appartient qu’à l’employeur de l’éviter », dit Hélène Fortin, « mais les chauffeuses et les chauffeurs nous l’ont dit en assemblée, ils en ont assez d’attendre, il faudra donc presser le pas. » Le syndicat est d’ailleurs disponible en tout temps pour négocier intensivement d’ici au 30 juin, date à laquelle les chauffeurs seront sans contrat de travail depuis un an.
« Dans un contexte de développement du transport en commun dans la capitale, il n’y a aucune raison que les parties n’arrivent pas à s’entendre », déclare Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, « nous poursuivons le même but : améliorer le service à la population. » Pour la fédération, les conditions de travail des employés du RTC et la qualité du service sont intimement liées. « Pour un service de qualité, ça prend des employés qualifiés avec de bonnes conditions de travail », estime-t-il, « c’est aussi simple que cela. »
« La direction du RTC poursuit des objectifs qui sont nobles et que nous partageons en matière de mobilité », ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, « cependant, le diable est dans les détails : il faut reconnaitre que le recours à la sous-traitance pour augmenter l’offre de service était une erreur. » Pour le conseil central, le développement du transport en commun à Québec doit passer par les employés du RTC et implique le maintien d’emplois de qualité. « Ce qu’il faut comprendre c’est que si tout le monde y met l’énergie nécessaire, il y a moyen d’éviter une grève », conclut Barbara Poirier, « c’est ce que nous souhaitons évidemment, mais je veux être très claire : si jamais ça devait se rendre jusqu’à un arrêt de travail, les chauffeuses et les chauffeurs du RTC auront tout le soutien du conseil central et de la CSN dans leur combat. »
Services essentiels
À noter, le SETPQM est encore en attente d’un jugement pour savoir si leur travail est assujetti aux services essentiels. En attendant, la partie syndicale a choisi de faire preuve de bonne foi et de tenter de négocier une entente de services essentiels. Les discussions à ce sujet se poursuivent encore au moment d’écrire ces lignes.
À propos
Le Syndicat des employés du transport public du Québec Métropolitain inc. regroupe 935 chauffeurs.