Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL), qui représente des professionnels de l’enseignement universitaire contractuels et non permanents, tient à exprimer sa préoccupation face aux impacts néfastes qu’entraîneront inévitablement les compressions budgétaires récemment annoncées par l’actuel gouvernement du Québec. À l’Université Laval, ces compressions pour l’année financière se terminant le 30 avril 2013 se chiffrent à 21 millions $.
Les chargés de cours constituent en effet un corps d’emploi particulièrement vulnérable lorsque les autorités gouvernementales prennent la décision de diminuer les ressources financières des institutions d’enseignement supérieur. Parmi tous les travailleurs des établissements universitaires, ils peuvent être commodément désignés comme cibles privilégiées de « coupures d’ajustement » que ne manqueront pas de réclamer les administrateurs.
Les conséquences de ces coupures ne peuvent être que désastreuses, tant pour les étudiants que pour les chargés de cours. La diminution du choix de cours dans des programmes déjà touchés par de précédentes compressions, le gonflement de la taille des groupes dans les cours, l’augmentation de la tâche d’enseignement pour des enseignants déjà surchargés seront les premiers contrecoups de ces mesures et affecteront la qualité de la formation universitaire.
Les dangers sont trop grands et trop réels pour garder le silence. Les chargés de cours de l’Université Laval se joignent ainsi aux associations étudiantes, aux différents syndicats de personnel de soutien, administratif ou enseignant ainsi qu’aux administrations universitaires pour dénoncer une décision gouvernementale déraisonnable, tout particulièrement en cette période de réflexion et de concertation sur l’avenir des universités québécoise.
Nous maintenons nos positions concernant le mal financement chronique des universités québécoises, notamment en ce qui concerne l’utilisation des budgets de fonctionnement, les dérives d’une gouvernance néo-libéraliste et le versement de « primes de marché » ou autre « supplément administratif » aux doyens et aux vice-recteurs auxquels nous nous opposons. Nous n’avons cependant jamais pensé que nos universités étaient trop financées. Les compressions budgétaires annoncées au nom d’un hypothétique « sur-financement » des universités sont en contradiction totale avec les besoins réels de l’enseignement supérieur québécois. Elles ne peuvent être que sources de conflits et causer des entraves à toutes tentatives de solutions réalistes.
En négociation depuis bientôt deux ans, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval appréhende les conséquences de ces compressions rétroactives et inattendues. Elles peuvent trop facilement servir de prétextes à l’administration de l’Université Laval pour refuser de nous accorder un rattrapage salarial de 16% sur quatre ans, nécessaire pour nous placer au même niveau de traitement salarial que les chargés de cours des autres universités québécoises.
Si le ministre de l’Enseignement supérieur avait voulu jeter de l’huile sur le feu, il ne pouvait pas faire mieux. Nous l’appelons à faire preuve de plus de discernement en suspendant ces compressions inopportunes et en donnant libre cours aux processus qui permettront au Sommet de se dérouler dans la sérénité.
Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval regroupe 1 905 chargés de cours en lien d’emploi, dont 978 sont sous contrat pour la session d’automne 2012. En moyenne, les chargées et chargés de cours de l’Université Laval donnent plus du tiers des cours au 1er cycle.