Tout porte à croire que les gestionnaires du Centre de santé et des services sociaux (CSSS) de Sept-Îles ont perdu le plein contrôle de la situation.
L’importante réorganisation des services de 2011 n’a pas empêché l’apparition soudaine d’un déficit de 2,6 M$ l’an passé. On prévoit que ce déficit devrait facilement dépasser les 3 M$ cette année.
Le nouveau plan de redressement du CSSS, déjà qualifié d’« irréaliste » par les syndicats en décembre dernier, ne s’attaque toujours pas aux racines du problème et devrait même l’aggraver. Rappelons que ce plan prévoit notamment la fermeture du tiers des lits courtes durée, conjuguée à un recours accru au privé qui va faire gonfler la facture.
La compression annoncée équivaut aussi à la suppression de 13 postes à temps plein seulement dans l’unité syndicale du STTSSS S-I CSN. Au même moment, le CSSS embauche trois conseillers pour assister les administrateurs! On note également que les deux préposé-es aux bénéficiaires aux soins intensifs et critiques ne seront plus remplacés pendant leurs absences ou leurs congés. Le syndicat déplore par ailleurs le ratio d’un préposé aux bénéficiaires pour 34 patients, ce qui va inévitablement affecter les services.
« Les restructurations successives de la direction sont en train de mettre en péril la qualité des soins à la population », insiste Steve Heppell, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de Sept-Îles (STTSSS S-I CSN). Le syndicat demande maintenant au ministère de la Santé et des Services sociaux de lancer une enquête sur la direction de l’établissement. Le lien de confiance est rompu.
Économies de 4 M$ possibles sans nuire aux services
« Plutôt que de se lancer dans une nouvelle vague de compressions qui risque de déstabiliser encore plus le personnel, le CSSS de Sept-Îles pourrait récupérer plus de 4 M$ en revenant sur certaines décisions inefficaces et coûteuses », soutient Gisèle Charrette, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
Une nouvelle étude des experts de MCE Conseils, commandée par la CSN, montre en effet qu’il serait possible de récupérer 1,4 M$ en mettant fin au recours à des agences privées de personnel infirmier et quelque 2,25 M$ en diminuant de moitié le coût global de l’assurance-salaire. On note aussi une économie de 700 000 $ avec une meilleure planification qui diminuerait de moitié le recours aux heures supplémentaires. Cette saine gestion permettrait non seulement d’importantes économies, mais redonnerait également confiance aux travailleuses et aux travailleurs en rééquilibrant la charge de travail.
« Il faut que le nouveau gouvernement mette fin aux compressions aveugles dans le système de santé. L’accès aux soins sur la Côte-Nord est menacé », a commenté Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CSN).
Contrat à une firme privée
Au moment de publier ce communiqué, le STTSSS S-I CSN apprenait que le CSSS va encore investir des fonds publics pour retenir les services de la firme MediaMed Technologies afin d’aider les gestionnaires à améliorer la performance de l’organisation. La direction n’en est pas à sa première tentative du genre. L’embauche de l’entreprise Pro Action avait d’ailleurs laissé de bien mauvais souvenirs aux travailleuses et aux travailleurs.
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.