C’est avec désolation que le Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma, le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-St-Jean (CCSNSLSJ–CSN) et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) ont constaté l’approche utilisée par Greenpeace dans le conflit juridique qui l’oppose à Produits forestiers Résolu (PFR).
Depuis quelques semaines, Greenpeace appelle la population et des auteurs connus à signer une pétition et à faire pression sur de grandes maisons d’édition, clientes de PFR, pour qu’elles cessent d’imprimer sur du « papier book » produit à l’usine d’Alma. Cette stratégie constitue une réponse de Greenpeace pour que PFR abandonne une poursuite de 300 M$ intentée l’an dernier contre le groupe environnemental, pour diffamation.
« En marge de ce conflit, il y a 280 travailleuses et travailleurs honnêtes et toute une région déjà éprouvée par les compressions de toutes sortes qui risquent d’en payer le fort prix », dénonce Engelbert Cottenoir, président du CCSNSLSJ–CSN. Dans les faits, seule l’usine d’Alma est visée par la campagne de Greenpeace, puisqu’elle est l’unique usine canadienne à produire ce type de papier à partir de la fibre de la forêt boréale.
« Si les clients de PFR boycottaient le papier produit à Alma, cela fragiliserait grandement et à très court terme la production des deux machines à papier que compte l’usine. Des centaines d’emplois actuellement à temps plein, bien rémunérés, risqueraient d’être perdus ou transformés en emplois de six mois par année », évalue Jean-Pierre Lebel, président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma.
Nous dénonçons cette campagne de boycottage qui n’a rien à voir avec les membres du syndicat, mais dont ces derniers seront les principales victimes. Nous souhaitons mettre en lumière l’impact négatif des actions posées par Greepeace.
« Nous appelons Greenpeace à cesser toute action qui pourrait mettre à mal la sécurité financière de centaines de familles de chez nous ou ralentir la vie économique d’une région comme le Saguenay–Lac-St-Jean qui peine à remonter la pente depuis quelques années », ajoute Mathieu Lafleur, président de la FIM–CSN.