À la suite des récentes révélations touchant au climat de travail malsain régnant à la station de Radio-Canada à Trois-Rivières, le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) exige la création urgente d’un comité d’enquête qui se penchera sur cette question.
« Ce matin à la première heure, nous avons rencontré les représentants de l’employeur afin d’exiger une enquête paritaire sur l’ambiance malsaine qui perdure à Radio-Canada. Ce n’est pas la première fois que le SCRC aborde cette question avec la haute direction et nous souhaitons vivement que cette fois-ci, la haute direction prenne la juste mesure de ces problèmes récurrents. Ce comité devra trouver des solutions et s’assurer de leur mise en application en vue d’assainir une fois pour toutes les relations de travail », de déclarer Johanne Hémond, présidente du SCRC.
« Dans le cadre de nos tournées régionales et de nos rencontres à Montréal, nous entendons souvent le même message : le climat est difficile, les relations de travail sont tendues et l’organisation du travail favorise une ambiance nocive. Le SCRC demeure conscient que le très haut taux de précarité n’incite pas les membres à s’exprimer librement lorsque des situations problématiques surviennent. En ce sens, un déficit de confiance majeur s’est créé au fil des ans et perdure », d’ajouter madame Hémond.
Au cours de ces dernières années, le SCRC a interpellé l’employeur à plusieurs reprises sur des situations problématiques touchant plusieurs secteurs et différentes régions.
En décembre 2005, un rapport divulgué par Jean-Pierre Brun, professeur et titulaire de la Chaire en gestion de la santé organisationnelle et de la sécurité du travail, a mis en lumière le mauvais climat de travail qui existait déjà chez le producteur et diffuseur public.
Près de 10 ans plus tard, en décembre 2014, Natasha Laprise, conseillère syndicale en santé psychologique au travail, a réalisé une enquête qui a révélé un inquiétant taux de détresse psychologique au sein de l’entreprise.
Enfin, en juin 2015, un rapport confidentiel portant spécifiquement sur la situation à Trois-Rivières, a été transmis à la Direction des ressources humaines. Aucune suite n’a été donnée par l’employeur à ce sujet.
« Ce matin, l’employeur a reconnu l’importance et la nécessité d’un climat sain, exempt de toute forme d’intimidation et d’abus de pouvoir. Nous attendons impatiemment le retour de celui-ci afin que nous puissions identifier clairement les problèmes et appliquer les solutions appropriées, et ce, dans les plus brefs délais. Il est maintenant urgent que Radio-Canada prenne ses responsabilités, de concert avec celles et ceux qui sont en contact constant avec les salarié-es sur le terrain », de conclure Caroline Belley, responsable aux griefs et aux litiges.
À propos
Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.