Négociations du secteur préhospitalier

Le retrait du ministère nous ramènerait 30 ans en arrière

Photo : Clément Allard
Photo : Clément Allard

En annonçant son intention de se désengager de la négociation collective à la faveur de la refonte des contrats de service du secteur préhospitalier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, sème la confusion car cette position tranche radicalement avec les énormes progrès réalisés au cours des 30 dernières années.

Sans convention collective depuis le 31 mars 2015, les paramédics, répartiteurs et le personnel de soutien du secteur préhospitalier refusent de faire les frais de cette volte-face. Soulignons que des représentants du ministère indiquaient, dès le printemps 2015, qu’ils souhaitaient négocier les matières nationales aux côtés des associations patronales, prévoyant même la mise en place d’une table commune de discussion pour les enjeux touchant l’ensemble du Québec. Dans la même veine, pas plus tard que l’automne dernier, le ministère et les entreprises convenaient entre eux du partage des responsabilités de négociation quant aux matières normatives.

« Nous ne croyons pas que le ministre souhaite voir naître de nouvelles disparités régionales dans les conditions de travail, et par conséquent, dans la qualité des services, explique le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Dany Lacasse. Au cours des années, par la négociation nationale, nous avons, entre autres, assuré un même haut niveau de formation pour tous les services préhospitaliers du territoire. Nous avons stabilisé la main-d’œuvre et l’emploi et nous avons su professionnaliser le secteur et moderniser les pratiques. C’est difficile d’imaginer que qui que ce soit souhaite un retour en arrière à cet égard. C’est pourtant ce qu’entraînerait un retrait du ministère. Nous ne laisserons pas faire ça. »

Photo : Clément Allard
Photo : Clément Allard

« Les syndicats du secteur préhospitalier ont donné mandat à notre comité de négociation provincial de défendre nos revendications communes auprès du ministère, rappelle le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon, et c’est ce que nous ferons. Qu’il s’agisse de la surcharge de travail, de l’organisation du travail ou encore des horaires de travail qui, dans certains cas, sont complètement désuets et inadéquats et mettent des vies en danger, nous avons l’obligation de trouver des solutions, maintenant. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer nos conditions de travail, mais également d’assurer à la population de tout le Québec une même qualité de service, peu importe où on habite. Le ministère ne peut pas ignorer cette réalité. »

Les négos piétinent

Malgré l’annonce du ministre Barrette du 21 avril 2016 qui entendait remettre l’entièreté de la négociation dans les mains de la multitude d’entreprises du secteur, les négociateurs patronaux affirment n’avoir aucun mandat de la part du ministère pour faire avancer les négociations. Par conséquent, les travaux piétinent, plus de 15 mois après l’échéance de la convention collective.

Les 3600 salarié-es du secteur préhospitalier déploieront dans les prochains jours une série de moyens de pression afin de forcer les employeurs et le ministère à prendre leurs responsabilités pour faire débloquer les travaux sans tarder. Ces moyens de pression se poursuivront jusqu’à ce que les représentants syndicaux obtiennent une table pour négocier les priorités communes à l’ensemble du personnel du secteur préhospitalier.

Photo : Clément Allard
Photo : Clément Allard

 

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Le Point syndical  hiver 2025