Le retard salarial des employés de l’État se creuse une nouvelle fois pour atteindre 12,9 % par rapport aux autres salariés québécois, indique ce matin l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Lorsqu’on prend en compte leur régime de retraite et l’ensemble de leurs avantages sociaux, le retard de leur rémunération globale s’établit désormais à 7,9 %, un bond de 0,3 % par rapport à l’an dernier.
L’ISQ révèle également que le gouvernement québécois accordera des augmentations salariales moyennes de 3,3 % en 2015 et de 2,9 % en 2016 aux employés de ses sociétés d’État qui ne sont pas régies par le régime de négociation des secteurs public et parapublic. Ces hausses salariales ne comprennent pas les augmentations entraînées par la progression dans les échelles salariales. Selon les données de l’ISQ, environ 63 % des emplois du secteur des « entreprises publiques québécoises » sont occupés par des hommes et la rémunération globale y est de 24,1 % supérieure à celle du secteur public. « Cela confirme deux choses, soulève la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque.
Quand vient le temps de rémunérer les employés des milieux à prédominance masculine, le gouvernement trouve les sommes nécessaires pour offrir des hausses adéquates, mais jamais il ne le fait pour donner des augmentations justes à un secteur public composé à 75 % de femmes. Cela confirme également le bien-fondé et le réalisme de la contre-proposition que nous avons présentée la semaine dernière à la table de négociation : 2,9 % en 2015 et des augmentations similaires en 2016 et 2017. Si c’est ce que le gouvernement offre aux employés de ses sociétés d’État, on ne voit pas pourquoi ce serait différent pour nous. Cette discrimination envers les femmes du secteur public doit cesser. » « Martin Coiteux doit accepter les résultats de cette enquête officielle et reconnaître que les employés du secteur public accusent un retard quant à leur rémunération globale, souligne Louise Chabot, porte-parole du SISP. En incluant tous les avantages sociaux, ce retard s’élève maintenant à 7,9 %. Dans un contexte de départs massifs à la retraite au cours des prochaines années, ce retard salarial met en péril nos services publics. Le marché du travail ne peut être compartimenté, Martin Coiteux ne peut pas prendre que les chiffres qui font son affaire. Si l’État québécois veut attirer et retenir l’expertise au sein de ses réseaux, il doit pouvoir se comparer avec tous les employeurs du marché de l’emploi, y compris ceux des secteurs municipal et fédéral. »
À cet égard, l’ISQ constate que le retard de la rémunération globale du secteur public québécois par rapport aux autres employeurs publics – les secteurs fédéral, municipal, universitaire et les sociétés d’État québécoises – s’établit dorénavant à 26,3 %. « Depuis le début de cette négociation, Martin Coiteux tente de trouver tous les moyens, de soulever tous les prétextes possibles et imaginables pour éviter d’avoir à consentir des augmentations salariales justes et raisonnables à ses employés, rappelle Daniel Boyer, président de la FTQ. Les données publiées par l’ISQ confirment aujourd’hui le sérieux de notre contre-proposition. Martin Coiteux doit faire preuve de bonne foi et s’entendre avec nous sur le rattrapage salarial à effectuer dans le secteur public. Il s’agit d’une pièce maîtresse quant à notre capacité à assurer que la relève pourra combler les besoins de main-d’œuvre de nos services publics. »