Négociation coordonnée dans les CHP

Le Réseau Sélection interpellé par des manifestants devant la résidence Les Marronniers

Les délégué-es syndicaux représentant les centres d’hébergement privés pour aîné-es affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) se sont réunis aujourd’hui devant la résidence Les Marronniers à Lévis pour lancer un avertissement à l’employeur. « Nous ne sommes pas ici pour négocier sur la place publique, mais nous tenons à aviser le Groupe Réseau Sélection et les autres employeurs concernés : attendez-vous à ce que les employé-es n’acceptent aucun recul sur leurs conditions de travail et mettent tout en place pour que celles-ci s’améliorent. Les syndiqué-es des résidences privées méritent mieux », a d’abord souligné le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec et représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN, Gilles Gagné.

Le privé appelé à s’étendre
La présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, rappelle à quel point le marché des centres d’hébergement privés est en croissance. « La région de Québec a connu des suppressions de milliers de lits dans le secteur public au cours des dernières années. Or, ces fermetures de lits ont été absorbées par le privé », explique-t-elle d’abord en ajoutant : « La création du CISSS à Chaudière-Appalaches et du CIUSSS à la Capitale-Nationale contribuera aussi à favoriser l’éclosion de résidences privées en raison du territoire incroyablement vaste que ces mégastructures sont appelées à couvrir. Une personne habitant à Donnacona ne pourra pas toutes les semaines faire trois heures de route pour aller visiter ses parents dans un CHSLD à la Malbaie. Dans ce contexte, des résidences privées ouvriront leur porte : il faut que les propriétaires actuels et futurs comprennent que nous n’accepterons pas qu’ils s’enrichissent sur le dos des aîné-es, ni sur le dos des personnes salariées dévouées qui détiennent l’expertise pour s’occuper des personnes âgées. »

Ann Gingras rappelle que les sections locales de quatre résidences privées pour aîné-es participent à la négociation coordonnée dans la région de Québec. « La résidence Les Jardins Logidor, qui appartient à Cogir, vient de conclure une entente avec ses employé-es dans un climat très cordial. Ceci démontre qu’il est très possible de mener une telle démarche sans qu’il n’y ait de confrontation entre les parties. J’invite le Groupe Réseau Sélection à faire de même avec les employé-es des Marronniers de Lévis et de la Roseraie de Sainte-Foy. »

Réseau Sélection doit entendre raison
Le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Denis Bertrand, déplore de son côté que cette recrudescence du privé se fasse actuellement au bénéfice des propriétaires et au détriment des travailleuses et travailleurs des résidences privées. À cet effet, il dresse un portrait des résidences Réseau Sélection, qui détiennent l’établissement Les Marronniers.

« Réseau Sélection se dit la plus importante entreprise privée québécoise, à la fois propriétaire, gestionnaire, développeur et acquéreur de résidences pour personnes âgées », a-t-il d’abord rappelé. « La compagnie emploie 3000 salarié-es et héberge 7500 résidents dans 33 résidences au Québec. Elle représente un actif de 1,2 milliard et a entamé la construction de 30 complexes pour aîné-es d’ici cinq ans dans la région de Montréal, soit un investissement de 2 milliards de dollars », souligne-t-il. Malgré ses avoirs démesurés, l’entreprise cherche à entraver par tous les moyens l’amélioration des conditions de travail des personnes qu’elle embauche. Nous allons tout mettre en œuvre pour l’empêcher de porter atteinte aux employé-es de la résidence Les Marronniers ainsi que des résidences qui lui appartiennent et qui sont visées par cette négociation coordonnée. Je vous en passe un papier », a-t-il enchaîné.

Gilles Gagné rappelle finalement que les employé-es des centres d’hébergement privés pour aîné-es au Québec, principalement des femmes, accusent des retards importants sur le plan des conditions de travail par rapport à d’autres secteurs. « Je le répète : en aucune façon nous n’accepterons de faire quelque concession que ce soit sur nos conditions de travail. La négociation coordonnée vise plutôt à nous permettre d’améliorer un tant soit peu notre qualité de vie. Jusqu’à maintenant, sept résidences au Québec ont conclu des ententes en respectant les paramètres de notre négociation coordonnée. Notre cause est juste et nous la mènerons jusqu’au bout », conclut-il.

 

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