Négociation coordonnée de l'hôtellerie

Le Reine Elizabeth met ses salarié-es en lock-out

Les salarié-es de l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth se sont fait mettre en lock-out ce matin après avoir rejeté massivement une offre insuffisante de l’employeur. Alors que plus de la moitié des syndicats participant à la ronde de négociation coordonnée a maintenant une entente, le Reine Elizabeth continue de privilégier la ligne dure.

Rassemblés en assemblée générale le 19 novembre, les salarié-es ont rejeté la dernière offre de leur employeur à 94 % pour l’unité générale et à 100 % pour l’unité de la réception et des concierges. Non seulement le Reine Elizabeth s’entête à ne pas accorder l’ensemble des gains obtenus par la négociation coordonnée, notamment sur les enjeux importants de la charge de travail et du recours aux agences privées, il met aussi des bâtons dans les roues sur des enjeux locaux. Le climat est particulièrement tendu à cette table de négociation, où les tactiques antisyndicales se multiplient depuis des mois. Ce lock-out s’ajoute à celui de l’Hôtel Radisson depuis le 1er novembre et à la grève générale illimitée à l’Hôtel PUR de Québec depuis le 13 septembre dernier.

« Le Reine Elizabeth avait tout en main pour mettre le conflit de travail derrière lui. Plutôt que de travailler à clore la négociation en accordant les gains obtenus par la négociation coordonnée, l’employeur s’enferme dans une logique antisyndicale puérile. Si on a réussi à régler dans plus de 17 hôtels, il n’y a aucune raison pour qu’on n’arrive pas à trouver une entente satisfaisante au Reine Elizabeth », explique Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

La Caisse de dépôt et placement impliquée dans un lock-out

Le lock-out est d’autant plus intolérable que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est propriétaire du Reine Elizabeth par le biais de sa branche immobilière Ivanhoé Cambridge. Dans les derniers mois, les tactiques antisyndicales du Reine Elizabeth lui ont valu une rebuffade juridique.

« Les 600 salarié-es du Reine Elizabeth se font mettre à la rue par leur employeur. Comment expliquer que le bas de laine des Québécoises et des Québécois soit impliqué dans un lock-out? La Caisse de dépôt et placement doit prendre ses responsabilités et forcer l’employeur à revenir s’asseoir à la table de négociation pour convenir d’une entente », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN

La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3500 travailleuses et travailleurs issus de 29 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leur employeur respectif.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans 8 fédérations ainsi que dans 13 conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

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