Réagissant à l’annonce de la signature par le Canada de l’Accord économique et commercial global (AECG), la CSN réclame un débat public sur cette question. Le gouvernement du Québec doit mener une large consultation sur l’AECG. Ce dernier ne sera pas sans avoir des impacts majeurs sur notre économie ainsi que sur notre capacité à maintenir notre autonomie au plan des prises de décisions gouvernementales en certaines matières.
« Nous déplorons depuis longtemps le secret entourant ces négociations. Maintenant, tous les textes doivent rapidement être rendus accessibles. Nous nourrissons des craintes légitimes, par exemple sur les impacts de l’accès des compagnies européennes à nos marchés publics ; pensons seulement aux grands chantiers concernant nos hôpitaux, nos écoles, aux services municipaux et au développement des transports collectifs. Est-ce que des concessions ont été accordées concernant nos sociétés d’État, comme la SAQ ou Hydro-Québec ? Et que dire de l’exploitation de nos ressources naturelles ? d’exprimer le président de la CSN, Jacques Létourneau. On ne parle pas de binerie ici. Le Canada fait actuellement face à une poursuite de 250 millions de dollars de Lone Pine Ressources pour le moratoire québécois sur les gaz de schiste en vertu de l’ALENA. Il est primordial que le gouvernement du Québec fasse un débat public autour des enjeux soulevés par cet accord. Et, c’est le signal qu’il doit envoyer à la population dès aujourd’hui. »
Renforcer la démocratie
Pour la CSN, le gouvernement doit profiter de cette occasion pour renforcer la démocratie en permettant à tous de se réapproprier le débat sur la finalité de l’AECG. « Il ne faut pas minimiser la portée de cet accord et, dans ce dossier, le premier devoir du gouvernement est d’informer et de débattre, ce que le gouvernement canadien a refusé de faire depuis le début des discussions avec les Européens », de conclure le président de la CSN.
Dans le cadre de sa campagne automnale Et si on avançait, le progrès social dépend de nous, la CSN entend justement discuter de la question du renforcement de la démocratie et de la participation citoyenne ainsi que du développement économique et durable.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.