Les 35 000 membres CSN du personnel de soutien dans les centres de services scolaires francophones et les commissions scolaires anglophones sont en grève aujourd’hui à partir de midi, jusqu’à demain midi, le 27 mai, partout dans la province. Le recours à la grève est lié à l’absence de volonté du gouvernement Legault d’offrir des conditions salariales justes et équitables au personnel de soutien scolaire, ainsi qu’à sa vision obtuse du milieu de l’éducation.
Le personnel de soutien, essentiel aux conditions d’apprentissage des élèves
« Nous ne souhaitions pas en arriver là, mais, dans les circonstances, nous n’avons pas le choix de déclencher la grève », mentionne Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP–CSN. « Lorsqu’il y a une pénurie de personnel de soutien dans les écoles, ce sont les conditions d’apprentissage des élèves qui en souffrent. Le gouvernement Legault doit comprendre qu’il y a une multitude de corps d’emploi qui soutiennent l’ensemble des élèves. La grève du personnel de soutien démontre qu’une école ou un centre de services scolaire ne peut même pas ouvrir ses portes sans nous. Pas de service de garde, pas d’entretien, pas de secrétariat, pas de soutien direct aux élèves. C’est tout ça, l’absence du personnel de soutien », renchérit Mme Charland.
« Le travail du personnel de soutien scolaire au quotidien est fondamental. Dès le début de la crise sanitaire, il a été au front pour soutenir les travailleuses et les travailleurs essentiels, notamment par la mise en place des services de garde d’urgence. Pourtant, malgré le caractère essentiel de leur apport à la société, la reconnaissance gouvernementale n’est toujours pas au rendez-vous », signale Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN. « S’il est vrai que le premier ministre veut faire de l’éducation une priorité, il doit réfléchir l’école en tenant compte de l’ensemble du personnel et non pas seulement en fonction de ses priorités électorales », rajoute Mme Arguin.
Pour les travailleuses et les travailleurs de soutien scolaire, la question salariale revêt un caractère particulièrement important, puisque la grande majorité d’entre eux gagne moins que le salaire moyen du Québec. Souvent contraint à jongler avec des horaires brisés sur l’ensemble de la journée et, dans la plupart des cas, à temps partiel, une grande part du personnel de soutien gagne moins de 25 000 $ par année.
Un gouvernement qui fait passer le béton avant les humains
« Le 2 mai dernier, en voulant justifier ses maigres augmentations salariales de 5 % sur trois ans, M. Legault nous a ramené la même cassette, qui revient à chaque négociation : le Québec n’a pas la capacité de payer davantage pour ses services publics. Deux semaines plus tard, le 17 mai, il annonçait en grande pompe des investissements de 10 milliards pour creuser un tunnel entre Québec et Lévis. C’est la démonstration ultime que la gestion des finances publiques, c’est une question de choix. Et présentement, en refusant de reconnaître les besoins criants des réseaux, le gouvernement choisit de priver les Québécoises et les Québécois des services auxquels ils ont droit », conclut Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.